L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a présenté, le vendredi 26 janvier 2018, à la Maison de la presse, son rapport 2013-2015 sur la gouvernance de l’exploitation minière en Guinée. Ce rapport de trois ans révèle une forte dépendance des recettes budgétaires, liée à l’exploitation minière.
Sur la base de sélection qui commence par 700 millions GNF payés par entreprise, dans les 455 titres miniers, seules 33 ont payé au moins cette somme en 2013. Leur contribution a été de 2 mille 242 milliards GNF à l’économie nationale, soit 28% de contribution aux recettes budgétaires. Ce qui serait dangereux pour l’économie nationale, selon les conférenciers.
“C’est dangereux que le secteur minier occupe toute cette place, parce que dès qu’un secteur dépasse 20% de la composition des recettes budgétaires, ça veut dire que notre économie dépend de ce secteur. Or, les mines sont des ressources non renouvelables. Il y a aussi la volatilité des prix. Il faut qu’on développe d’autres secteurs qui puissent faire en sorte que nous ne soyons pas dépendants des mines“, a affirmé El hadj Mamadou DIABY, secrétaire exécutif de l’ITIE-Guinée, avant d’expliquer l’objectif du rapport: “L’objectif de ce rapport c’est de présenter la liaison du secteur extractif à l’économie nationale, proposer des idées d’apport à la gouvernance dans le secteur minier“.
Selon lui, en 2014, 45 entreprises ont fait le payement de la somme de 700 millions GNF, le payement total s’élevait à 2001 milliards GNF, qui représentaient 23% des recettes budgétaires, soit une amélioration de 5% sur la dépendance budgétaire.
Celui de 2015, dit-il, sur les 305 titres miniers, seuls 45 étaient dans les normes. Le payement total s’élevait à 2 mille 202 milliards GNF, soit 24% des recettes budgétaires et une légère augmentation de la dépendance budgétaire.
Avec une population de près de 50% qui vit sous le seuil de la pauvreté, en 2015, au niveau de la contribution locale des entreprises, les redevances superficielles s’élevaient à 31 millions 494 mille 578 GNF. Les versements volontaires étaient à hauteur de 9 milliards 869 millions 37 mille GNF et les contributions conventionnelles à 5 milliards 039 millions 31 mille 328 GNF.
L’ITIE, qui travaille essentiellement avec le gouvernement, les sociétés minières et la société civile, a par ailleurs fait une dissémination dans tout le pays.
“Nous avons répertorié les préfectures minières au nombre de 14. Nous sommes revenus à treize en enlevant Kérouané qui étaient sous tension. Nous organisons ces disséminations pour faire la sensibilisation au niveau local“, a ajouté El Hadj Mamadou Diaby.