Huit mois après son retour en détention à la prison de Coyah, suite à son évasion spectaculaire, l’ancien ministre de la Sécurité présidentielle Claude Pivi, alias « Coplan », continue de faire parler de lui. Sa fille, Zena Grâce Pivi, s’est confiée à Guinée360.com pour alerter sur l’état de santé « alarmant » de son père, mais aussi sur la disparition de deux membres de leur famille : son frère Koikoi Pivi et son cousin Moïse Guilavogui.

La nuit de l’évasion de Claude Pivi avait été suivie d’une vague d’arrestations ciblées. Koikoi et Moïse avaient été interpellés et conduits vers des destinations inconnues. Depuis, leurs familles sont sans nouvelles. «Il y a actuellement un membre de la famille qui lui rend visite à son lieu de détention», a précisé Zena Grâce Pivi, évoquant son père.

Mais c’est surtout l’état de santé de l’ancien officier qui inquiète ses proches. «Depuis son arrestation, son état de santé est instable. La famille a très vite sollicité une autorisation pour lui rendre visite, demande acceptée par la justice. Nous en sommes reconnaissants. Mais la situation reste très inquiétante. Chaque jour qui passe renforce notre pessimisme », a-t-elle confié.

Zena Grâce Pivi a également attiré l’attention de l’opinion publique sur la disparition prolongée de son frère et de son cousin, introuvables depuis plusieurs mois. « Malgré nos recherches et mes sorties médiatiques, nous n’avons aucune nouvelle d’eux. Pourtant, la responsabilité pénale est individuelle. C’est pourquoi je plaide auprès des autorités de la transition pour qu’elles fassent la lumière sur la situation de ces deux jeunes innocents », a-t-elle lancé.

Interrogée sur la grâce présidentielle accordée, le 28 mars dernier, à l’ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, elle n’a pas caché sa satisfaction : « C’est une joie immense. Une personne privée de liberté est comme déracinée. Rien n’est plus précieux que la liberté. »

Enfin, elle a lancé un appel direct au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya : « Nous espérons que la justice et les autorités de la transition, en particulier le Général Doumbouya, nous aideront à obtenir la libération de notre père pour qu’il puisse bénéficier de soins. Certes, il n’est pas parfait, mais c’est un homme loyal, fidèle à ses convictions et à sa patrie. L’État devrait se rappeler des sacrifices qu’il a consentis pour cette nation et lui accorder une seconde chance afin qu’il puisse vieillir auprès de ses enfants. »