L’ultimatum de la Cedeao à la junte nigérienne a expiré dimanche 6 août 2023 à minuit. Que va-t-il se passer ? Qu’en est-il de l’offensive militaire pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel ?
Le comité des chefs d’état-major de l’institution sous-régionale avait annoncé être fin pret pour déployer sa force pour réinstaller Mohamed Bazoum dans ses fonctions de Chef d’État.
Pendant ce temps, la junte dirigée par le général Abdourahmane Thiany a fermé l’espace aérien de son territoire. L’homme fort du 26 juillet 2023 indique que toute tentative de violation à cette interdiction fera l’objet d’une « riposte énergétique et instantanée ».
On se croirait dans un match de football où les équipes qui s’apprêtent à s’affronter se regardent en chiens de faïence. Sur les 15 États membres de la Cedeao 5 n’ont pas participé à la réunion des chefs d’état-major. Ce sont le Mali, la Guinée, le Burkina Faso en transition militaire, le Niger et la Guinée Bissau. A date, seulement 3 pays, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont officiellement annoncé leur disposition à participer à l’intervention.
Pour le cas du Nigéria qui est le maillon fort de cette initiative, le Sénat s’est opposé contre toute participation de son armée à une intervention militaire au Niger.
D’autres pays comme le Tchad et l’Algérie frontaliers au Niger, ont également exprimé leur opposition à l’intervention armée.
Certains observateurs qualifient l’option militaire contre la junte nigérienne de deux poids, deux mesures alors que la Cedeao est incapable jusqu’à présent à faire respecter les chronogrammes de transition en Guinée, au Mali et au Burkina.
Les deux derniers ont clairement exprimé leur soutien au Niger tout en mettant en garde contre toute tentative d’intervention militaire. Déjà, une délégation de 2 pays conduite par le ministre malien de l’administration du territoire, lieutenant-colonel Abdoulaye Maiga, est arrivée à Niamey, ce lundi 7 août.
Une réunion extraordinaire de la Cedeao est prévue, jeudi 10 août, à Abuja ? Les chefs d’État vont ils s’accorder sur l’intervention armée ? Rien n’est moins sûr.