Alphonse Charles Writhe a déclaré que dès le mois de mars prochain, les personnes condamnées effectueront des travaux d’intérêt général. Ce samedi 17 décembre 2022, le responsable du programme démocratie sans violence de la Baïonnette Intelligente a réagi face à cette déclaration.
Jeudi dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux et de droits de l’homme a effectué une visite à la prison centrale de Conakry. Là, il a estimé qu’il est temps que les prisonniers condamnés contribuent à leur prise en charge. Dès mars 2023, il prévoit de les envoyer dans les champs pour des travaux d’intérêt général.
Interrogé ce samedi sur la question, cet activiste des droits de l’homme et responsable de la Baïonnette Intelligente estime que cela n’est pas mauvais. Pour lui, c’est une pratique courante en occident mais il faudrait qu’elle soit réglementée.
« Ça se passe en France, en Italie l’Espagne et l’Allemagne pour ne citer que ceux-ci. Il y a le droit de travailler des détenus, ces conditions de travail doivent se rapprocher autant que possible d’ailleurs des travaux hors de la prison. Entre autres c’est être rémunéré de façon équitable, bénéficier de la protection sociale, santé et sécurité. Maintenant si le ministre fait une telle annonce, est-ce que pour le moment on pourrait arriver là ? En Italie un prisonnier peut gagner jusqu’à 7 euros de l’heure et en Espagne jusqu’à 15 euros de l’heure. Est-ce que la Guinée a des conditions réunies pour faire ça ? Donc, je dis que nous sommes à la phase d’annonce, peut-être on va mettre un sens à cela, sinon ça pourrait s’apparenter à des violations des droits », prévient l’activiste des droits de l’homme.
Depuis cette annonce certains observateurs craignent que des règlements de comptes ne se fassent si elle se concrétise. Mamadou Kaly Diallo pense qu’il faut mettre une autre politique à cet effet. « Et pour éviter des règlements de compte, il faut mettre des cellules de veille qui pourraient aller dans le sens de monitoring, d’alerte pour veiller à l’application stricte de la politique mise en place », suggère Mamadou Kaly Diallo.
Il souligne également que cette pratique est avantageuse pour la rééducation. « Mais que ça aille dans le sens de l’amélioration de l’insertion sociale ; et selon les statistiques ceux qui sont accompagnés pendant la détention les 50% présentent un risque de non-récidive donc ça c’est important », rappelle le responsable du programme démocratie sans violence.