Le projet de loi de finance initiale pour l’exercice 2023, a été présenté ce lundi 12 décembre 2022, aux conseillers nationaux de la transition, avec un déficit budgétaire.
Cette présentation a été faite par les membres du gouvernement notamment la ministre du plan, le ministre de l’Économie et des Finances et celui du budget en compagnie du gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée.
Selon le ministre du Budget, les projections budgétaires pour 2023 sont bâties sur des hypothèses majeures issues du cadrage macroéconomique. Ce sont entre autres : un taux de croissance du PIB de 5,7%, un taux d’inflation (moyenne annuelle) de 10,3%, un taux de pression fiscale autour de 12,5% du PIB, des réserves de devises de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) à un niveau cor au moins à trois (3) mois d’importations, un taux de change de 8 867 pour 1 Dollar.
Dr Lanciné Condé ajoute que les prévisions budgétaires qui résultent de ces hypothèses structurantes se présentent comme suit : « En matière de recettes : les prévisions sont estimées à 27 855,95 Mds contre une prévision en Loi de Finances Rectificative 2022 de 26 292,79 Mds, soit une augmentation de 1 563,17 Mds (5.95%) .»
Quant aux efforts attendus des régies financières, ils sont répartis comme suit : la Direction générale des impôts : 13 518,80 Mds contre 12 352,60 Mds dans la LFR 2022, soit un taux d’accroissement de 9.44%, la Direction générale des douanes 10 567,99 Mds contre 10 243.62 Mds en LFR 2022, soit un taux d’accroissement de 3,17%, la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique 2 299,85 Mds contre 2215.18 Mds en LFR 2022, soit un taux d’accroissement de 3,82%.
Le ministre du budget mentionne aussi que les prévisions de dépenses pour 2023 sont évaluées à 36 051.74 Mds contre 30 666,68 Mds en LFR 2022, soit une augmentation de 5 385,06 Mds (17.56%). Ces prévisions se décomposent en dépenses courantes pour 20 765,79 Mds (soit 57.60% des dépenses totales) et en dépenses d’investissement pour 15 285,95 Mds (soit 42,40% au total) et les dépenses d’investissement du PLF 2023 sont financées par les ressources intérieures à hauteur de 53,33% et par les ressources extérieures à hauteur de 46.67%. Par rapport à la LFR 2022, ces dépenses d’investissement progressent de 32,21%.
Les projections budgétaires susmentionnées induisent un besoin de financement de « 8 195.79 Mds (soit -3,84% du PIB) contre 4 373,90 Mds (soit -2,65% du PIB) en LFR 2022», précise Dr Lanciné Condé.
Le ministre du budget indique que cet accroissement du déficit s’explique principalement par l’accroissement des dépenses d’investissement en faveur des infrastructures. « Ce déficit est couvert par un financement net, ventilé comme suit : ressources de financement 24 082.73 Mds, emprunts 23 863.78 Mds, remboursements des prêts accordés 218,95 Mds, charges de financement 15 886,94 Mds et remboursement du capital des emprunts 15 886,94 Mds.»
À en croire Lanciné Condé, les particularités du PLF 2023 s’expliquent entre autres par une augmentation inédite des dépenses d’investissements qui s’établissent à 43.10 contre 38,58 en LFR 2022, la prise en charge satisfaisante des dépenses sociales, après retraitement des dépenses incompressibles, Santé (19,17%), Education (23,8%). La maîtrise de la part importante des dépenses incompressibles supérieures à 50% du total des dépenses, interpelle tout le monde selon Lanciné Condé.
À noter que le Premier ministre, Bernard Gomou est attendu le mercredi, 14 décembre prochain pour la présentation de son discours de politique générale.