Le volet dépenses de la Loi de finances initiale 2025 a été adopté par la majorité des conseillers nationaux, réunis en plénière ce mardi 31 décembre 2024.
Les dépenses de l’État sont évaluées à 43 469,09 Mds en 2025 contre une prévision dans la Loi de Finances Rectificative 2024 de 38 649,59 Mds, soit une augmentation de 4 819,50 Mds (+12,47%). Rapportées au PIB, elles s’établissent à 16,41% et se décomposent comme suit :
De l’analyse de ce tableau, il ressort ce qui suit :
A. Budget Général
Les dépenses du budget général sont évaluées à 42 254,94 Mds, contre une prévision de 37 273,73 Mds en LFR 2024, soit une augmentation de 4 981,21 Mds.
Elles sont réparties en dépenses courantes pour 27 227,90 Mds, soit 64,44% des dépenses du budget général et en dépenses d’investissement pour 15 027,03 Mds (35,56%).
I. Dépenses courantes :
Les dépenses courantes prévues à 27 227,90 Mds augmentent de 3 544,47 Mds par rapport à la LFR 2024, soit 14,97%. Cette hausse est portée par les charges financières de la dette pour 649,84 Mds, les dépenses de personnel pour 1 270,50 Mds, les dépenses de biens et services pour 1 156,23 Mds et les dépenses de transfert pour 467,90 Mds.
a) Charges financières de la dette :
Elles se chiffrent à 2 155,98 Mds, soit une hausse de 649,84 Mds (+43,15%) par rapport à la LFR 2024. Elles se composent en intérêts de la dette intérieure pour 1 181,41 Mds (54,80%) et des intérêts de la dette extérieure pour 974,57 Mds (45,20%).
La hausse des intérêts de la dette intérieure est due essentiellement aux remboursements des échéances des obligations du trésor émises en 2023.
b) Dépenses de personnel :
Elles se chiffrent à 10 710,81 Mds, soit une augmentation de 1 270,50 Mds par rapport à la LFR 2024. Elles représentent 39,34% des dépenses courantes et 34,02% des recettes fiscales du budget 2025.
L’augmentation des dépenses de personnel en 2025 est imputable essentiellement à :
• l’effet en année pleine de la revalorisation salariale des fonctionnaires de 30% effectuées en 2024 ;
• la provision pour l’augmentation de 5% du salaire des fonctionnaires pour porter la hausse à 35% conformément aux dispositions du protocole d’accord conclu entre le mouvement syndical et le Gouvernement ;
• la prise en compte en année pleine de la rémunération des 10 000 fonctionnaires communautaires du secteur éducatif ;
• la provision pour la prise en compte de la rémunération des nouveaux fonctionnaires recrutés par concours en 2024 ;
• la prise en compte du paiement des 18% de la part de l’État pour les cotisations sociales des fonctionnaires ;
• la prise en charge des enseignants chercheurs recrutés en faveur du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ;
• la provision pour le paiement des arriérés de salaire des enseignants communautaires ;
• la provision pour l’avancement de deux échelons en faveur des fonctionnaires de l’État.
c) Dépenses de biens et services :
Les dépenses de biens et services du PLFI 2025 se chiffrent à 5 463,10 Mds, soit une augmentation de 1 156,23 Mds (+26,85%) et représentent 20,06% des dépenses courantes.
L’augmentation des dépenses de biens et services concerne essentiellement :
• la prise en compte d’une provision pour les activités du chronogramme de la transition ;
• le reclassement de l’achat des produits alimentaires pour le maintien des troupes dans les casernes en dépenses de biens et services ;
• la hausse des crédits alloués aux représentations diplomatiques pour le fonctionnement et les installations des nouveaux ambassadeurs nommés.
d) Dépenses de transfert :
Les dépenses de transfert sont évaluées à 8 898,01 Mds contre 8 430,11 Mds en LFR 2024, soit une augmentation de 467,90 Mds (+5,55%).
Elles représentent 32,68% des dépenses courantes et concernent essentiellement :
• la subvention du prix de l’électricité en faveur des ménages au compte de l’EDG ;
• les pensions civiles et militaires ;
• le remboursement des crédits TVA ; • le fonctionnement des hôpitaux et des universités ;
• les bourses des étudiants en Guinée et à l’étranger ;
• la sécurisation des frontières ;
• le fonctionnement des institutions républicaines ;
• le recensement général de la population et de l’Habitat (RGPH-4) ;
• la provision pour les contributions aux institutions et organisations internationales.
II. Dépenses d’investissement :
Les dépenses d’investissement du budget général se chiffrent à 15 027,03 Mds contre 13 590,28 Mds en LFR 2024, soit une hausse de 1 436,75 Mds (+10,57%).
Elles représentent 35,56% du total des dépenses du budget général. Elles concernent les projets et programmes pour 13 228,48 Mds contre 12 039,73 Mds en LFR 2024, soit une hausse de 9,87%.
Les projets du PLF 2025 sont financés à 46,90% par les ressources intérieures et 53,10% par les ressources extérieures. Quant aux dépenses d’investissement hors projets, elles sont prévues à hauteur de 1 798,55 Mds, soit un accroissement de 15,99% par rapport à la LFR 2024.
Elles portent sur le Fonds d’Entretien Routier (FER) pour 689,82Mds, les prises de participation de l’État pour 280,75 Mds et les acquisitions en faveur des ministères et institutions pour 827,98 Mds.
B. Budgets d’Affectation Spéciale (BAS) :
Les dépenses des budgets d’affectation spéciale se chiffrent à 1 214,15 Mds, contre 1 375,86 Mds en LFR 2024, soit une baisse de 161,71 Mds (-11,75 %).
Elles concernent :
• le Fonds National de Développement Local (FNDL) pour 549,51 Mds, soit une hausse de +12,06% ;
• le Fonds d’Investissement Minier (FIM) pour 183,17 Mds (+12,06% ); • le Fonds de Développement des Communes de Conakry (FODECCON) pour 443,47 Mds (+29,82%) ;
• le Fonds Commun de l’Éducation (FCE) pour 38 Mds (-90,01%).