Le jeudi 30 mars 2023, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (Crief) a poursuivi les débats dans l’affaire Electromatic-Guinée versus Ali Jichi. Les discussions ont principalement porté sur le montant transféré des comptes de Ejico à Electromatic-Guinée.
Selon la partie civile, les vingt-six milliards de francs guinéens transférés par Ali Jichi à Electromatic-Guinée n’ont pas été utilisés par cette dernière, mais ont plutôt servi à payer les créanciers de la société Ejico, ce qui constituerait une fraude fiscale. Les avocats de la partie civile ont donc demandé au prévenu de produire des pièces justificatives prouvant qu’il avait payé les taxes correspondantes. Cependant, le prévenu a expliqué qu’il n’avait plus accès aux dossiers de Electromatic-Guinée, car il ne travaillait plus pour cette société.
Pour la défense, cette demande de la partie civile constitue une tentative de détourner le débat. Les avocats de Ali Jichi ont souligné que leur client n’était pas poursuivi pour fraude fiscale et que tous les dossiers concernant l’entreprise Ejico étaient entre les mains de ses gérants, pas de leur client. Ils ont donc demandé que les débats portent sur les faits présumés d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux, de vol et de complicité, tels que décrits dans la plainte.
La défense de Ali Jichi a également déclaré que la partie civile cherchait à requalifier les faits, car elle n’avait aucune preuve sur les faits qui font l’objet de sa plainte. À la suite de ces échanges, le juge Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au 20 avril prochain, afin d’entendre la comparution effective et obligatoire des parties civiles, notamment Ali Fares et Mohamed Fawaz.
Après l’audience, l’un des avocats de la défense de Ali Jichi, Me Dinah Sampil, a déclaré aux journalistes que la partie civile avait quitté le cadre de sa plainte originelle pour aller dans des considérations qui n’intéressent pas ce procès et qui ne sont ni contenues dans la plainte ni évoquées par le parquet général : « La partie civile, par des manèges, a encore posé des questions alors qu’il avait épuisé sa série de questions la précédente audience. Qu’à cela ne tienne, on lui a laissé poser des questions. Mais tout le monde a constaté finalement que la partie civile a quitté le cadre de sa plainte originelle pour aller dans des considérations qui n’intéressent pas ce procès qui sont des infractions de toute autre nature, qui ne sont ni contenues dans la plainte encore moins évoquées par le parquet général. »