Les avocats des parties au procès du massacre du 28 septembre 2009 ont mis leur menace à exécution en boycottant l’audience de ce lundi 29 mai 2023.
Ces avocats réclament, notamment, l’amélioration de leurs conditions de travail et l’aide juridictionnelle. Une lettre a été déposée dans ce sens, le 17 mai. Jusque-là, le ministère de la Justice n’a pas répondu.
” Nous n’avons reçu aucune réponse. D’ailleurs, le mépris qu’oppose ce département face au droit de la défense, il expose nos clients à des peines perpétuelles, criminelles comme pour dire qu’ils sont destinés à la boucherie, au laboratoire et que les droits de l’homme sont relégués au second plan “, a déclaré Me Paul Yomba Kourouma dans Mirador sur FIM FM.
Poursuivant, il a déploré les conditions de travail des avocats au procès du massacre du 28 septembre 2009. ” Regardez les conditions de travail dans lesquelles vivent les avocats. Ils sont les premiers à venir (…) nous sommes-là on dirait des gens qui viennent apprendre l’informatique avec des petites tablettes et des petits sièges. Les avocats sont assis comme des spectateurs. C’est vraiment rudimentaire les conditions dans lesquelles travaillent les avocats “, a déploré l’avocat de Toumba Diakité.
“ Nous avons fait de notre mieux, nous avons essayé d’aider l’Etat guinéen, de faire accepter ce procès pour que cela rentre dans les annales de l’histoire judiciaire du pays et de prouver à la communauté nationale et internationale que ces compétences peuvent être bien assumées ici par nos magistrats. Le ministre nous avait promis, avant son départ pour ses soins, qu’il allait régler cela. Mais revenir tourner la veste, proclamer haut et fort qu’il ne devait rien aux accusés et qu’aucune aide juridictionnelle ne pourrait leur être accordée. Ce qui fait qu’ils sont en difficulté, ils n’ont pas leur salaire, ils subviennent difficilement aux besoins de leurs familles. Certains sont nourris que par la Maison centrale. Ce qui signifie que l’avocat qui a abandonné son cabinet depuis 9 mois ne travaille que 2 jours sur 5 et qui se voit même retirer les dossiers parce que les clients se plaignent de négligence. Pour ça, aucun avocat ne sera vu à ce procès désormais jusqu’à l’exécution complète de nos revendications. Donc, c’est irrévocable. Nous ne voulons voir que les faits, nous ne croyons plus à ce département, nous ne croyons plus aux autorités de faire de la justice la boussole et cette boussole s’est abîmée et elle n’est pas orientée vers la justice “, a fustigé l’avocat de la défense.
A cause du boycott des avocats des parties au procès, l’audience prévue, ce lundi 29 mai, a été renvoyée au 5 juin prochain.