Dans son rapport annuel intitulé La situation des droits dans le monde, publié ce mardi 29 avril 2025, Amnesty International tire la sonnette d’alarme sur une dégradation globale des droits humains. L’ONG y dénonce vigoureusement des offensives qu’elle qualifie d’« irresponsables » et de « punitives » à l’encontre des initiatives visant à lutter contre la pauvreté et les discriminations à travers le monde.
Selon l’organisation, l’humanité se trouve à un moment charnière de son histoire. Des forces d’une ampleur inédite, affirme-t-elle, cherchent à remettre en cause l’universalité des droits humains, menaçant ainsi un ordre mondial construit à la suite des traumatismes de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah.
“La croisade religieuse, raciste et patriarcale qu’elles mènent, visant à instaurer un ordre économique générateur d’inégalités toujours plus profondes entre les pays et en leur sein, menace les progrès durement acquis au cours des 80 dernières années en matière d’égalité, de justice et de dignité”, peut-on lire dans ce rapport de 495 pages.
Amnesty International revient également sur les cent premiers jours du second mandat du président américain Donald Trump, qu’elle considère comme une période marquée par « une vague d’attaques frontales contre les mécanismes de reddition de comptes en matière de droits fondamentaux, contre le droit international et contre les Nations Unies ».
L’ONG précise toutefois que ces dérives ne datent pas de 2025. « Le franchissement d’une ligne rouge ne se fait pas du jour au lendemain », rappelle le rapport, soulignant que la politique menée par Donald Trump ne fait qu’amplifier des tendances observées depuis plusieurs années.
« Malheureusement, nos alertes n’ont pas été entendues, nos appels sont restés lettre morte. Nous assistons aujourd’hui à une trajectoire qui atteint un sommet en 2025, mais qui s’inscrit dans la continuité de décisions systémiques, délibérées et sélectives prises ces dix dernières années », déplore Amnesty.
Et de conclure avec gravité : « Ne nous y trompons pas. Donald Trump n’est pas seul responsable. Les racines du mal sont bien plus profondes. À moins d’une résistance collective et courageuse, ce tournant historique deviendra une véritable mutation : nous ne vivrons plus une époque de changements, mais un changement d’époque. »
