«Nos priorités sont complètement faussées par rapport à la réalité du pays…»
Le ministre de la Jeunesse, des Sports a dévoilé ses constats effectués lors de l’immersion gouvernementale, à l’intérieur du pays, où il a sillonné plusieurs villes, y compris les secteurs relevant de son département. En résumé, les réalités sont ‘’catastrophiques’’, d’après Lansana Béa Diallo.
«Quand on prend chaque structure (Jeunesse et Sport, emploi des jeunes), en terme d’infrastructures, c’est vraiment une catastrophe, parce qu’il y a des grandes villes comme Nzérékoré, Kindia, Kankan et Labé, puis dans les différentes préfectures comme Koubia, Kérouané…, ce sont des villes complètement abandonnées. Ce sont des villes où on se demande est-ce qu’à un moment, des gouvernements ont passé. Ce sont des zones où les gens n’ont plus d’espoir. Parce qu’il y a rien. Il n’y a pas d’infrastructures pour se dire, j’ai envie de m’amuser, d’aller à l’école, d’être un jeune…», regrette le ministre.
Un programme a été établi au préalable certes, mais le ministre annonce qu’il faut changer des priorités : «Nos priorités sont complètement faussées par rapport à la réalité du pays, par rapport à ce que les gens vivent au quotidien…», martèle monsieur Béa Diallo.
«Finalement, quand je réfléchis, et je me dis comment est-ce qu’on peut mettre en place des outils effectivement, pour permettre à toutes ces zones qui sont un peu isolées de cette réalité dans laquelle on vit aujourd’hui à Conakry. Je me dis que les Guinéens ne connaissent pas la Guinée. 90% des Guinéens ne connaissent pas la Guinée. La réflexion aujourd’hui, c’est de dire où est-ce qu’il faut mettre le curseur ? Parce que les moyens qu’on a ne sont pas extensibles. Et comment est-ce qu’il faut mettre les moyens à la disposition pour créer une dynamique économique, permettre le pays d’être relancé, pour que les jeunes puissent rester là où ils sont ? Il faut mettre en place une dynamique économique dans tous les domaines : sportif, culturel…, mais aussi dans la dynamique entrepreneuriale. C’est ce modèle là qu’on doit réfléchir aujourd’hui avec la transversalité qu’on peut mettre en place et avec le ministre de la culture, de l’agriculture, de la pêche», a-t-il conclu.