Le président du CNT a expliqué ce samedi, le processus devant aboutir à la rédaction d’une nouvelle Constitution en Guinée. C’était au cours d’une rencontre à l’université Kofi Annan, dans le cadre d’une tournée pour expliquer le bilan des 100 jours d’activités de l’institution.
En face des étudiants, Dansa Kourouma a souligné qu’en Guinée, la mission du CNT ne serait de réviser une Constitution qui a déjà existée mais plutôt. Il estime qu’il s’agira plutôt d’écrire une Constitution qui retiendra les ‘’aspirations’’ de toutes les composantes de la vie politique et sociale du pays. La constitution qui sera ainsi rédigée, précise-t-il, «sera promulguée sans être soumise à référendum. D’abord, nous allons consulter les guinéens. On a déjà commencé ce travail car on a déjà fait le tour du pays pour recueillir les avis des gens. Maintenant, le travail proprement dit commence. Nous allons innover en mettant en place ce qu’on appelle les débats d’orientation constitutionnelle», a dit le président du CNT.
Aux étudiants, Dansa Kourouma a laissé entendre que le CNT sera «très heureux de recevoir les étudiants en droit de l’université Kofi Annan de Guinée ainsi que toutes les autres du pays pour donner leurs avis par rapport à la nouvelle Constitution. Il en sera également ainsi pour les organisations politiques, de la société civile mais aussi des universitaires ; en tout cas, les constitutionnalistes très futés seront consultés pour discuter avec nous afin de clarifier les concepteurs de la Nouvelle Constitution.»
La refondation de l’Etat
Pour cette refondation de l’État qu’aspire la population, le président du CNT a affirmé que cela passe nécessairement par trois valeurs:
«La première valeur: plus les textes sont claires, conforment et prennent en compte les aspirations, des particularités, ces textes seront en phase avec la vision du pays. C’est pourquoi, il faut un organe législatif pour adapter nos institutions aux réalités du pays tout en tirant des leçons et se projeter dans l’avenir; Deuxième valeur c’est la refondation: c’est de questionner de notre démocratie, notre société;
Troisièmement le rassemblement: cela veut dire il y a des facteurs politiques, sociaux et économiques qui ont fait des guinéens ne font plus confiance. Qui ont fait que les Guinéens ne font pas confiance à l’État, les valeurs de notre société, hardis caractérisés par l’entente, l’harmonie, la solidarité, désarticulé par des comportements politiques qui n’étaient en conformité avec les valeurs de notre société», a-t-il raconté devant une centaine d’étudiants.
Cependant, le président du Conseil national de la transition dit avoir regretté que la Guinée qui était hissée haut dans la sous-région est désormais à la ‘’queue’’. Pour que cette Guinée récupère sa place dans la région Ouest-africaine, Dansa Kourouma est persuadé que cela passe nécessairement par la refondation de l’État : «Donc pour rassembler les Guinéens, autour d’une nouvelle vision se rassemblant requiert des actions pour que l’État soit au service des citoyens. Une autre valeur c’est le repositionnement du pays sur l’échiquier international en passant le repositionnement dans la sous-région pour notre pays qui était hier l’une des nations les plus influentes dans notre sous-région. Aujourd’hui nous sommes presqu’à la queue. Alors l’ensemble de ces valeurs ne peuvent pas se faire sans réforme législative. C’est pourquoi le CNT a été mise en place conformément aux dispositions de la charte de la transition. Le CNT représente la diversité sociopolitique, religieuse et culturelle de la Guinée», a-t-il conclu.