La Cour Suprême a renvoyé à nouveau ce mardi 27 décembre 2022 les demandes de libération de Dr Lounceny Nabe, Kassory Fofana, Oyé Guilavogui et Ibrahima Kourouma. Le verdict de la Cour est désormais attendu le 10 janvier 2023.
Les trois anciens dignitaires du régime Alpha Condé poursuivis pour détournement des deniers publics vont devoir se patienter en prison. Au sortir de cette audience qui n’a duré que 10 minutes, les avocats ont montré leur frustration. À en croire Me Béa, le dossier de l’ancien ministre de l’environnement est vide. C’est pourquoi il regrette que la Cour continue à le regarder : « Nous avons toujours soutenu que c’est un dossier qui est vide, les faits qu’on lui reproche ne sont pas constitutifs d’infraction à la loi pénale. Parce qu’avoir été investis par la confiance du chef de l’État et rester au gouvernement pendant 11 ans n’est pas la preuve d’un quelconque détournement. Avoir aidé les paisibles citoyens à avoir un cimetière ou une mosquée n’est pas la preuve d’un détournement. Être dans le social, aider les concitoyens à évoluer n’est pas la preuve d’un détournement. Oyé Guilavogui est arrivé dans la politique pendant qu’il avait le nécessaire possible. C’était un entrepreneur. C’était un homme qui était à l’abri du besoin. Dieu l’avait aidé à avoir le peu pour vivre décemment. Donc dans cette affaire, Oyé Guilavogui a servi la nation guinéenne. Mais on le prend et on le met en prison et le délibéré va de prorogation en prorogation, donc, c’est décevant. C’est reparti encore pour deux semaines. Il va continuer de reste en prison. Nous n’avons pas d’autres solutions que de prendre notre mal en patience. Aucune raison de renvoi ne nous a été notifiée. Ce qui est encore une calamité extraordinaire », a-t-il déclaré
Par ailleurs, Me Sidiki Bérété soutient que cet unième renvoie prouve à suffisance que la CRIEF n’a aucune preuve contre ses clients. Concernant le cas de l’ex gouverneur de la BCRG, Me Sidiki Bérété soutien que sa libération a été déjà obtenue, mais ça ne reste que l’exécution de la décision. « On a une caution d’un milliard et comme la caution était jusqu’à 10 milliards qu’on ne pouvait pas supporter, nous avons jugé utile d’exercer le recours pour pouvoir demander à la Cour de ramener à ça, surtout compte tenu de son état de santé précaire, de ses revenus. Parce que l’article 239 dit la caution doit être fixée en fonction du revenu. Mais malheureusement tel n’est pas été le cas. Donc lui on peut dire qu’il est déjà en liberté. Il reste maintenant la question des cautions. Lounceny on lui demande d’ailleurs le dépôt de notre réserve de l’or en Belgique qui est avec AFINOR. En Guinée on lui demande tout simplement alors qu’il est gouverneur. Donc le fond ne nous inquiète pas », a-t-il indiqué.
L’avocat ajoute que sur le cas Dr Kassory Fofana c’est une caution de 3 milliards qui a été fixée contre laquelle décision le procureur spécial a soulevé appelle. « La chambre de contrôle a infirmé et nous avons sollicité le pourvoi afin de casser pour maintenir la décision de la base. Et une fois que la décision est cassée, on fait confiance à nos moins soulevés devant la Cour Suprême tant en la forme qu’au fond parce qu’il y a une question de recevabilité. Nous avons respecté les étapes. Et en ce qui concerne le fond nous estimons que vu son état de santé, vu que le dossier est vide, c’est à bon droit qu’on doit le libérer », a déclaré Me Sidiki Bérété.