Les fortes pluies tombées sur Conakry les jeudis et vendredis la semaine dernière ont causé des dégâts dans plusieurs habitations à Cobaya Takhoui. Quelques jours après ce drame, Maimouna Bangoura, victime, n’arrive toujours pas à évaluer les pertes enregistrées chez elle.
Veuve et mère de trois enfants, Maimouna habite dans une vaste cour fortement affectée par le débordement des eaux provoqué par les pluies diluviennes, où des retenues sont toujours visibles par endroits. De là, nous avons été conduits dans sa maison. Du salon jusque dans les douches internes en passant par des chambres, les dégâts causés sont énormes.
« Le jeudi nuit, il pleuvait mais pas abondamment. C’est dans les environs de 1h du matin que mes frères sont venus taper à la porte de ma chambre. Ils m’ont dit que la maison est envahie par l’eau. Effectivement, en me levant, mes pieds ont été posés dans l’eau. Cependant, au fur et à mesure qu’il pleuvait, nous enregistrions la montée des eaux dans notre habitation. Finalement, nous étions dans l’obligation de faire sauter le compteur pour éviter le pire. Bref, nous avons retrouvé tous nos matériels dans l’eau et ils ont été irrécupérables après », explique la sinistrée.
Cette zone est habitée par des personnes économiquement aisées, nous apprend-t-on.
Certains parmi elles auraient fait usage de leurs moyens pour construire anarchiquement. Un acte qui a provoqué des restrictions pour une circulation libre des eaux de ruissellement.
« En réalité, nous n’avons pas des caniveaux permettant l’évacuation des aux eaux de ruissellement. L’endroit que nous considérons comme un canal d’évacuation est très restreint. Par ailleurs, des personnes ont construit des maisons au niveau du bon endroit où l’eau circule librement. Donc, étant bloquées, ces eaux de ruissellement se cherchent des voies et viennent finalement déverser sur nous qui habitons dans les basses maisons », poursuit dame Maimouna.
Quand le drame s’est produit, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire a ordonné un curage du grand canal dans le quartier. Mais, notre interlocutrice témoigne qu’un cadre habitant dans la cité se trouvant à proximité se serait imposé. « Il a fallu l’intervention des jeunes, afin de lui faire fléchir… », dévoile-t-elle.
« Nous appelons le gouvernement à nous aider à avoir des caniveaux pour que de telles situations ne soient reproduites. Ils pourraient peut-être nous dédommager, mais la priorité est de créer des espaces permettant à l’eau de ruissellement de circuler librement sans nous déranger de façon répétée. Je précise que ceci n’est pas une première fois. Mais pour cette année, c’est la plus remarquable des dégâts. »