Dans cette affaire de détournement de 50 millions de dollars destinés à la relance de la Sotelgui, le premier témoin entendu devant la Chambre de jugement de la Crief ce mercredi 26 avril 2023, porte des accusations sur l’ancien ministre des Télécommunication Oyé Guilavogui.
Appeler en premier à la barre, l’ancien Chef service sécurité hygiène et environnement à la logistique de la SOTELGUI et ancien syndicaliste Thierno Bah affirme que les 50 millions de dollars offerts par Huawei étaient destinés à l’extension et la modernisation du réseau SOTELGUI dans le grand Conakry : « Huawei a donné 10 millions de dollars comme argent et 40 millions d’euros en équipement. Depuis 2012, il ne reste qu’à peu près 500 parmi les travailleurs qui ne sont pas morts, du fait de la perte d’emploi. Plusieurs sont décédés par fautes de moyens ici. On a cessé de payer les travailleurs depuis le 30 juin 2013. Oyé doit coopérer pour son intérêt et pour son image », a-t-il renchérit.
Le témoin Bah a aussi demandé au président de la Cour d’inviter l’ancien Directeur général de la société SOTELGUI, Moussa Keita de venir témoigner devant cette barre : « Parce que celui (Moussa Keita) qui a négocié cette garantie avec Huawei », affirmant que SOTELGUI a été mal géré dès l’arrivée du président Alpha Condé à la tête du pays en 2010.
« Il n’y a aucune raison de fermer SOTELGUI. Ceux qui ont fermé SOTELGUI avaient un agenda caché. Ils voulaient fermer cette société et ouvrir une nouvelle société pour être actionnaire. La société est morte par la faute de ses responsables. Alpha Condé était le parrain de la fermeture de SOTELGUI. C’est lui qui a transformé SOTELGUI en lambeau », explique Monsieur Bah.
A la question du procureur de savoir si Oyé Guilavogui ne sait pas préoccupé de se servir que de servir la nation, Thierno Bah rétorque : « nous avons été victimes en tout cas ».