L’appel lancé par l’opposition républicaine, demandant les citoyens de rester à la maison ce lundi 26 février est largement à Conakry. L’opération journée ville morte est lancée par l’opposition dirigée par Cellou Dalein Diallo pour dénoncer « les fraudes électorales ».

Des heurts sont signalés par endroits dans le capitale guinéenne depuis le matin. Si à Dabondy, dans la commune de Matam, sur l’autoroute Fidel Castro, la situation a été vite maitrisée par les forces de l’ordre, sur l’autoroute Le Prince, c’est à une véritable « intifada » qu’on a assisté aux environs de 13h 30 de ce lundi 26 février 2018.

Les gaz lacrymogène n’ont pas pu calmer les ardeurs des jeunes qui sont prêts à en découdre avec le peu de policiers qui tentent de ramener le calme. Ils ont érigé des barricades sur l’axe menant à Soloprimo.

Les jeunes qui se comptent par des centaines ont chassé les agents des forces de l’ordre et sont désormais maîtres des lieux.

Au cœur de Kaloum, dans la cité administrative d’Almamyah où sont concentrés le Palais présidentiel et la majorité des départements ministériels, les activités économiques sont au ralenti.

La circulation, d’habitude très dense, reste aujourd’hui très fluide sur le Boulevard du Commerce entre la le rond-point du port et la Banque centrale, même constat sur le Boulevard Telli Diallo, sans embouteillage. Les étalagistes le long de la chaussée sont absents.

Au marché Niger, quelques commerces sont ouverts. On constate également la présence des étalagistes en attente d’une cliente.

En bref, la ville de Kaloum ressemble à l’image qu’elle a les jours fériés ou les week-end tellement elle est morose ce lundi.

Dans la commune de Dixinn, là aussi, les activités économiques sont paralysées. Seulement quelques magasins de vente de vêtements sont ouverts. Un important dispositif de sécurité est stationné à la Terrasse. La circulation est fluide.

Dans la commune de Matam, au grand marché de Madina notamment, c’est un véritable désert. Ce marché qui avait l’habitude de grouiller du monde est morose. Magasins et boutiques sont fermés et les étalagistes absents.

Contrairement aux précédentes journées ville morte de l’opposition Guinéenne, ce lundi 26 février 2018, l’appel des opposants semble être suivi dans la commune de Matoto. Selon un constat fait sur le terrain, boutiques et magasins restent fermés à Enta, Kissosso, Sangoyah et Matoto. Peu de voitures sont visibles sur l’axe Enta-Sangoyah où des interminables embouteillages sont d’habitude constatés de façon régulière. Au moment où nous quittions cet axe, aucun incident majeur n’était signalé.

Les opposants au régime Alpha Condé réclament la publication “des vrais résultats” des élections communales du 4 février 2018. Ils promettent de multiplier les manifestations jusqu’à obtenir satisfaction.

Avec la collaboration de Malick, Aliou et Oury Kankalabé