L’ancien ministre de la citoyenneté et des droits de l’homme a exprimé ses regrets face au manque de changement malgré le fait que la gestion du pays a connu une mutation. A en croire Khalifa Gassama Diaby, les mêmes erreurs sont en train d’être répétées.
La Guinée dispose d’un peuple «extrêmement émotif, émotionnel et qui a été formaté pour ne pas défendre les principales valeurs mais pour défendre les camps», selon les propos de l’ancien ministre Diaby. Quand les logiques de camps s’imposent, elles renvoient à des logiques de personne, a-t-il retracé.
«C’est une erreur de ramener les problèmes guinéens à la personne du professeur Alpha Condé. Cela a été fait en Guinée et nous nous rendons compte que le pays à des problèmes structurels. Nous avons un peuple qui exige des choses de leurs dirigeants alors qu’eux-mêmes, ne sont pas capables de les respecter. Nous voulons la justice, nous exigeons la justice de nos dirigeants mais nous n’aimons pas la justice nous-mêmes. Nous voulons la transparence, mais nous n’aimons pas la transparence. Nous voulons la liberté pour nous-mêmes mais nous ne voulons pas la liberté pour ceux qui ne pensent pas comme nous. Donc nous avons une difficulté dans ce pays. Notre pays souffre des problèmes identitaires, de l’incapacité des gouvernements à accepter la liberté du peuple», a laissé entendre Khalifa Gassama Diaby, dans l’émission Mirador.
Mort de Lounceny Camara en détention
L’ancien ministre des droits de l’homme a déploré également le décès de Lounceny Camara, en détention : «Lounceny Camara était humainement un homme absolument formidable. J’adresse donc à sa famille biologique et politique, mes condoléances. C’était qu’une triste fin mais pas que pour lui, pour tous ceux qui l’ont côtoyé y compris moi, mais aussi pour notre pays. Je l’ai toujours dit, les coups d’Etat ne sont pas une victoire de la démocratie, mais plutôt un échec de la démocratie et du pays. Nous sommes tristes pour lui, triste pour nous-mêmes et triste pour notre pays, parce qu’évidemment, il faut recommencer les choses et ce pays a besoin d’aller de l’avant, nous n’avons pas de temps à perdre.»