Numériquement affaiblie par le départ collectif de 6 partis politiques, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) veut se donner un nouveau souffle. C’est dans ce cadre que les 13 partis restants ont décidé de réviser leur charte. Souvent accusé de manque d’inclusivité par ses anciens alliés, Cellou Dalein Diallo souhaite désormais instaurer le respect entre les membres de son alliance.
Au sortir de la présidentielle du 18 octobre 2020, les membres de l’alliance électorale (ANAD) ont décidé, en juillet 2021, d’en faire une alliance politique, composée d’une vingtaine de partis pour continuer à résister face au régime d’Alpha Condé.
En dépit des difficultés qu’elle a endurées avec les arrestations arbitraires et les détentions de ses membres, l’alliance a tenu jusqu’à la chute de l’ancien régime.
Toutefois, à l’arrivée du CNRD, des dissensions ont éclaté. C’est d’abord, le leader de l’UPG et vice-président de l’ANAD qui, en début mars 2022, a été le premier a annoncé sa démission de la coalition. Jacques Bonimy avait justifié sa décision par le fait de se consacrer à la redynamisation de son parti. Quelques semaines plus tard, Bogola Haba, à son tour, jeter l’éponge. Il est accusé par ses anciens ‘‘amis’’ d’être en accointance avec le président du Conseil national de la transition (CNT) et d’être de facto un soutien de la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya.
L’ANAD a continué à fonctionner tant bien que mal jusqu’à la démission de 6 formations politiques, le 12 juillet 2023. « Conscients de la situation sociopolitique actuelle de notre pays (période de transition), la nécessité de mieux nous organiser face aux enjeux des futures élections, notre détermination a participé activement et gagné les futures élections locales, législatives et présidentielle, d’une part, et d’autre part, connaissant les réalités des derniers mois de notre coalition politique, la création d’une nouvelle alliance devient nécessaire », a justifié les démissionnaires dans leur déclaration.
Face à la situation, l’alliance veut se réinventer et répartir sur de nouvelles bases. «Nous avons réaffirmé notre engagement à mener cette lutte tout en reconnaissant à chaque parti son droit de faire ses choix. Mais, si nous sommes dans le cadre de la charte, nous devons nous respecter, évitez de nous critiquer en public et ramenez le débat à l’intérieur. Parce qu’on ne peut pas être dans une coalition, avoir des instances de discussions de nos problèmes et allez, au nom de la liberté d’expression s’attaquer à un collègue dans les médias. Cela est contraire à la discipline des partis politiques sinon ça devient de l’indiscipline», a martelé Cellou Dalein Diallo.
L’ANAD saura-elle préserver son unité ? Rien n’est moins sûr sachant l’opportunisme de certains leaders politiques guinéens qui, naviguent entre les coalitions, au gré de leur intérêt personnel.