Il avait déposé un recours en annulation partielle du scrutin présidentiel remporté par Lula da Silva. Le parti politique du président sortant Jair Bolsonaro a écopé mercredi d’une lourde amende de la part de l’autorité électorale du Brésil pour avoir demandé avec «mauvaise foi» la révision du résultat de la présidentielle.
Le président du Tribunal supérieur électoral (TSE), Alexandre de Moraes, a estimé que la plainte déposée mardi par le Parti libéral (PL) était de « mauvaise foi », selon un texte publié sur le site de l’institution, qui lui a infligé une amende d’environ 4,2 millions de dollars.
La décision rendue mercredi par le tribunal précise également que les fonds de la coalition de Jair Bolsonaro seraient gelés jusqu’au paiement de l’amende. Elle ordonne aussi l’ouverture d’une enquête sur tout usage abusif du Parti libéral brésilien ou de ses fonds par son président, Valdemar da Costa Neto. Le jugement souligne « l’absence de preuves et de circonstances justifiant la mise en place d’une vérification extraordinaire » des quelque 280 000 urnes électroniques utilisées lors du scrutin présidentiel.
Le PL avait demandé mardi « l’invalidation des voix provenant des urnes électroniques pour lesquelles des dysfonctionnements insurmontables ont été mis au jour, et d’en tirer les conséquences juridiques pour les résultats du second tour ». La formation du président sortant, qui a obtenu le plus grand nombre de députés et sénateurs à l’issue des législatives, estime que le « mauvais fonctionnement » de cinq modèles d’urnes « remet en cause la transparence du processus électoral ». Ces urnes datent d’avant 2020, a aussi soutenu le PL.
Lors du dépôt du recours, le TSE s’était étonné du fait que le Parti libéral ne demandait pas l’invalidation du premier tour qui s’est déroulé dans les mêmes conditions… Les arguments présentés sont « absolument faux », a estimé Alexandre de Moraes et la demande « ostensiblement offensante pour l’État de droit démocratique et faite de manière incohérente, dans le but d’encourager les mouvements criminels et antidémocratiques ». Ces mouvements, ajoute-t-il, se sont manifestés par des « menaces et des violences graves » lors de blocages de routes dans tout le pays.
Après la victoire de Lula, des partisans de Jair Bolsonaro ont organisé des centaines de blocages qui ont duré plusieurs jours et ont parfois donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité.