Lors du Sommet du Futur organisé par l’ONU, qui se tient à New York, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a pris la parole ce lundi 23 septembre pour délivrer un message fort et clair : l’urgence de réformer le système économique mondial et d’alléger la dette des pays du Sud. Face aux défis globaux que sont les inégalités, la pauvreté, les tensions géopolitiques et le changement climatique, le nouveau président sénégalais a insisté sur l’importance de construire un avenir inclusif où aucun pays ne serait laissé pour compte.
Un système économique inégalitaire
Dès le début de son discours, le président Faye a dressé un constat sans équivoque : « notre futur ne peut se construire sur le modèle actuel dominé par les injustices. » Il a rappelé que 10 % de la population mondiale vit toujours dans l’extrême pauvreté, et que, selon les rapports de l’ONU, si rien n’est fait, 575 millions de personnes resteront piégées dans cette condition d’ici 2030. Une situation qu’il qualifie d’alarmante et incompatible avec les objectifs de développement durable (ODD).
Pour le successeur de Macky Sall, une des clés de cette problématique réside dans le fardeau insoutenable de la dette qui étouffe les pays en développement. Il a pointé du doigt des taux d’emprunt exorbitants, 12 fois supérieurs à ceux dont bénéficient les pays développés. « Ce système d’iniquité constitue une entrave croissante à la prospérité mondiale », a-t-il affirmé, appelant à une réforme urgente des conditions d’accès aux crédits internationaux, particulièrement ceux relatifs aux exportations. Il a plaidé pour un assouplissement des règles sur les taux d’intérêt, ainsi que pour une extension des délais de grâce et des périodes de remboursement.
Réformer la gouvernance mondiale
Au-delà de la question de la dette, le président sénégalais a souligné la nécessité de réformer en profondeur la gouvernance politique, économique et financière mondiale. Malgré les avancées récentes, telles que l’attribution d’un siège permanent à l’Union africaine au G20 et la reconnaissance accrue des pays en développement au sein des instances internationales comme le FMI, Djomaye Faye a estimé qu’il reste « beaucoup à faire pour garantir une pleine inclusion des pays du Sud ».
Il a mis l’accent sur l’importance de mieux refléter les réalités actuelles dans les institutions internationales afin qu’elles inspirent confiance et adhésion de la part de tous les États. Pour lui, la méfiance persistante vis-à-vis du cadre multilatéral affaiblit la légitimité et l’efficacité de ces institutions.
Investir dans l’éducation et la jeunesse
Fidèle à sa vision axée sur le développement humain, Bassirou Djomaye Faye a également insisté sur le rôle central de l’éducation et de la formation professionnelle dans la lutte contre les inégalités et l’ignorance. « Il est impératif de renforcer les actions en faveur de l’éducation, de la formation professionnelle et technique pour lutter contre l’ignorance et l’endoctrinement », a-t-il affirmé, en soulignant que les jeunes doivent être au cœur des actions et des prises de décisions.
Le président sénégalais a plaidé pour une accélération de la mise en œuvre du plan de relance des ODD, rappelant que sans une éducation adéquate et des opportunités de développement pour les jeunes, il sera impossible de créer une société juste et équitable.
Digitalisation et innovation pour l’avenir
Enfin, dans un monde de plus en plus digitalisé, il a encouragé un investissement massif dans les infrastructures numériques et l’innovation. Il a particulièrement insisté sur le rôle de la jeunesse, non seulement en tant que bénéficiaire, mais aussi en tant qu’acteur du développement. « Nous devons offrir aux jeunes les moyens de se former, de réussir, car ils doivent être au cœur des actions et associés à la gestion des prises de décisions », a-t-il martelé.