Suite à la menace de la Haute Autorité de la Communication (HAC), liée à l’annonce de la sanction contre les médias, pour «manquement» lié à l’exercice du métier de journaliste, le procureur général près la cour d’appel de Conakry, a, à son tour annoncé des poursuites contre les journalistes. Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), vient de réagir face à ces menaces .
Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée, a invité d’abord le procureur général près la cour d’appel de Conakry à respecter «les limites de ses prérogatives» et à comprendre qu’au SPPG, la liberté de la presse est non négociable.
En effet, lit-on dans la déclaration du bureau exécutif du SPPG,« le procureur Charles Wright est allé jusqu’à dire citation: «Toutes les personnes dont la HAC a relevé des dysfonctionnements….Nous attendons que la HAC finisse son travail. Mais il y aura des poursuites judiciaires..» fin de citation. Si Monsieur le procureur ne le sait pas, ou s’il l’a oublié, nous lui rappelons que la HAC n’est pas un tribunal de première instance de son ressort dont les procureurs sont placés sous l’autorité du parquet général qu’il dirige.»
Par conséquent, poursuit le SPPG, «Monsieur Charles n’a pas d’instructions à donner à cette instance de régulation des médias en République de Guinée. Aussi, les commissaires de la HAC ne sont pas des OPJ dont les procès-verbaux pourraient être transférés aux procureurs pour des fins de poursuites judiciaires. En clair, il n’y a aucun lien de subordination, encore moins de collaboration officielle entre le parquet général et la haute autorité de la communication. Nous rappelons à tous les journalistes et à l’opinion publique que monsieur Charles Wright est ce magistrat qui avait injustement envoyé Lansana CAMARA en prison courant 2019. À l’époque, il a fallu que le SPPG se lève contre cette injustice pour que notre confrère puisse recouvrer sa liberté après plus d’une semaine de détention. Tout porte à croire encore qu’il s’apprête à envoyer d’autres journalistes en prison. Le SPPG demande donc à toutes ses antennes de l’intérieur du pays et à tous les confrères vivant à Conakry de se tenir en alerte et de rester va sa à l’écoute des consignes du bureau national quant à la conduite à tenir contre d’éventuelles atteintes à la liberté de la presse.»
À la Haute Autorité de la Communication, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, lui demande aussi d’être «jalouse de son indépendance et de le prouver maintenant là en désapprouvant cette communication de monsieur Charles à qui elle doit rappeler qu’elle n’a pas d’instructions à recevoir de lui encore moins de son parquet général. En le faisant, notre institution de régulation aura réussi à faire taire tout soupçon de connivence avec le procureur au détriment de la liberté de la presse. Car depuis ce mardi 22 février 2022, beaucoup de nos syndiqués de Conakry et des provinces nous interpellent sur l’ordre chronologique et des similitudes constatées entre le communiqué de la HAC publié lundi soir et la sortie de monsieur Charles Wright faite ce mardi dans la journée. Le SPPG invite toujours la HAC à éviter prochainement de publier des communiqués liés à des manquements pour lesquels elle n’aura pas situé les responsabilités. Autrement dit, elle doit dire Clairement quels sont les médias ou journalistes qui se seraient rendus coupables de dérives professionnelles pour éviter un effet paralysant sur toute la corporation, portant ainsi atteinte directement ou indirectement au libre exercice de notre métier.»
Par ailleurs, le bureau exécutif du SPPG invite tous les journalistes à faire preuve de responsabilité dans l’exercice de leur métier. Il demande aux journalistes d’éviter tous propos ou actes de nature à remettre en cause ces valeurs susmentionnées.