Le procès qui oppose l’État guinéen à Mohamed Kébé et Facinet Camara s’est ouvert ce mercredi 20 avril 2022, à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Le ministère public poursuit les prévenus pour de faits de “blanchiment de capitaux, d’enrichissement illicites et corruption”.
L’État Guinéen poursuit le jeune frère du feu Me Salifou Kébé ancien président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) et le responsable de l’entreprise Flavio voyage dans une affaire de fournitures des billets de voyage d’une valeur de 3.409. 836.118 FG.
Mohamed Kébé, qui est absent à cette audience, aurait reçu un chèque de 2 milliards de la CENI au nom de la société Flavio voyage dont il n’est pas représentant pour cette prestation.
“Vous voyez ! Mohamed Kébé qui n’est pas un employé de la société Flavio, qui n’est pas un représentant de la société Flavio, vient à la CENI pour se faire remettre un chèque de deux milliards au nom de la société Flavio. Qu’est-ce que vous pouvez conclure. Par quel moyen, la CENI peut remettre à Mohamed kébé un chèque qui est émis au nom d’une société dont il n’est pas le représentant ? Pour nous, c’est n’est qu’une mise en scène”, a expliqué l’avocat de l’État guinéen dans ce dossier, Me Bernard Saa Dissi Milimono.
Pour l’avocat de Facinet Camara responsable de Flavio, sont client a bénéficié d’un contrat de la CENI qu’il a exécuté et il a été payé. C’est à cause du montant qui lui a été payé comme frais de prestation qu’il est poursuivi.
Poursuivant, Me Simakan Soumah déclaré :”La cause de corruption ne tient pas, vous avez constaté les difficultés dans lesquelles le tribunal avait à poser des questions. Toutes les questions étaient relatives au contrat, mais aucune question n’était relative réellement au blanchiment de capitaux ou à l’enrichissement illicite. Le parquet qui est en charge d’établir l’infraction ne parvient pas à le faire parce qu’il manque des questions. C’est un dossier vraiment qui n’avait pas raison d’être là.”
Le parquet spécial exige que l’entreprise Flavio voyage et la CENI fournissent les documents qui ont matérialisé ce marché. Soulignant par la même occasion qu’il y a deux contrats différents à des dates différentes sur le contrat entre la CENI et Flavio voyage. Dans la même lancée, la partie civile demande les bons de commande et les factures.
L’avocat de Mohamed Kébé a, quant à lui, demandé le renvoi de l’audience pour 2 ou 3 semaines jusqu’à ce que son client rentre de son voyage. “Il n’est pas loin, il est en Côte d’Ivoire”, dit-il.
La partie civile n’ayant pas montré une opposition, le président de la Cour a renvoyé l’audience jusqu’au 11 mai 2022. Il ordonne cependant la fourniture des factures et les contrats de prestation conformément à la requête du parquet spécial et de la partie civile.