Dans une interview accordée à notre rédaction cette semaine, l’ancien ministre de la Communication sous la junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, s’est prononcé sur l’interdiction de sortie du président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo et la visite du chef du chef de file de l’opposition aux détenus politiques, arrêtés au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020. Pour Idrissa Chérif, seul le dialogue peut sortir la Guinée de cette crise politique.
Guinee360: Depuis quelques semaines, le Cabinet du chef de file de l’opposition a engagé des pourparlers pour amener la justice guinéenne à prendre une décision afin de situer les détenus politiques, qu’est-ce ce vous pensez de cette démarche ?
Idrissa Cherif: A mon humble avis, je pense qu’après les élections, il y a eu la crise post-électorale. Il y a eu des déclarations de part et d’autres qui ont provoquées des pertes en vies humaines, la destruction des biens publics, alors que nous avions toutes les possibilités de faire l’économie de paix. Aujourd’hui, c’est une situation qui dérange chacun d’entre nous. Pour des raisons de paix, je pense qu’il est plus ou moins intéressant que les choses aillent plus vite au niveau de la Justice. Au contraire, on peut faire des arrangements politiques. Le président par son sens de magnanimité, peut prendre une décision. C’est tout à fait normal de voir Mamadou Sylla, le Chef de file de l’opposition prendre son bâton de pèlerin pour tenter d’apaiser le climat politique. Donc La justice doit arrêter la lenteur de certaines choses et aller vite afin que nous puissions trouver une véritable sortie de crise qui doit être favorable à l’ensemble du peuple de Guinée.
Selon vous, est ce que ce sont des détenus politiques ?
En posant la question que si c’est des détenus politiques, de toute manière quand vous avez affaire avec l’État, en ce moment vous avez affaire à la justice de l’État. Des gens peuvent extrapoler toute chose. Je pense qu’il y a un fond d’accusation qui existe. On peut faire la politique et puis aller en prison pour des cas de flagrant délit et autres.
Comme ce ne sont pas des bandits, c’est des personnes qui sont connues, nous demandons au président de discuter avec eux.
Alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour Abidjan, Cellou Dalein Diallo a été empêché une nouvelle fois de sortir du pays, comment aviez-vous accueilli cette nouvelle ?
Sincèrement, c’est une situation que je n’ai pas du tout approuvé. Il faut demander pourquoi le président de l’UFDG ne sort pas. C’est déplorable de voir que Cellou n’a pas pu quitter Conakry pour se rendre aux obsèques. Mais juridiquement je ne sais pas qu’est-ce qu’on lui reproche.
Vous êtes de la mouvance présidentielle, est ce que vous êtes favorable à un dialogue avec l’opposition extra-parlementaire notamment l’UFDG pour une sortie de crise?
Effectivement j’ai toujours été favorable pour les discussions entre les différents fils du pays, pas seulement avec l’UFDG. Je sais qu’entre l’UFR et le RPG arc-en-ciel, il y a un blocage, entre le PEDN et la mouvance, encore il y a un problème qui existe. Je pense qu’il faut élargir à tout le monde. Voilà le message que nous avons lancé depuis la réélection de notre candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
Qu’est-ce que vous pensez du statut du chef de file de l’opposition accordé à Mamadou Sylla ?
Les grands partis ont boycotté les élections législatives. Pour ceux qui sont allés, c’est Mamadou Sylla qui a eu le plus grand nombre de députés. Donc il est le chef de file de l’opposition. On ne peut pas le nier cela. Je pense qu’il est le chef de file de l’opposition compte tenu de la majorité qu’il a eue.