Initialement, le retour à l’ordre constitutionnel était prévu pour le 31 décembre 2024 au plus tard. Cependant, contre toute attente, lors de son discours de nouvel an, le général Mamadi Doumbouya a finalement promis uniquement l’organisation du référendum constitutionnel avant la fin de l’année. À moins de quatre mois de cette échéance, des doutes persistent quant à la capacité des autorités de la transition à tenir cet engagement du chef de la junte.
Peut-on croire à la tenue de ce scrutin avant le 31 décembre 2024 ? Depuis quelques semaines, les autorités guinéennes tentent d’apporter des réponses à cette question. Le président du Conseil national de la transition (CNT) a indiqué que la qualité et la crédibilité du travail sont plus importantes que les délais. Selon Dansa Kourouma, ce qui compte, c’est la disponibilité, depuis un mois, de l’avant-projet de la Constitution, dont le processus de consultation, lancé par le CNT, se poursuit.
Cependant, le président de l’organe législatif a souligné que le calendrier pour la tenue du référendum pourrait être perturbé par les grandes pluies. “L’avant-projet de Constitution sera indubitablement soumis à un référendum”, a-t-il souligné tout en précisant que les délais sont certes essentiels, mais que la qualité et la crédibilité du travail à accomplir le sont autant.
“Lorsque l’échéance électorale tombe en saison pluvieuse, cela impose des contraintes pouvant entraîner un report. Néanmoins, nous n’en sommes pas encore là, car le mois de décembre n’est généralement pas marqué par de fortes précipitations. Il est donc crucial d’envisager un processus électoral débutant à la fin de la saison des pluies et avant le début de la saison sèche », a déclaré Dansa Kourouma le 16 septembre sur le plateau de France24.
Le chef d’état-major général de l’armée de l’air, également membre du CNRD, a expliqué, le 5 septembre 2024, lors de la synergie des médias, à l’occasion de l’an 3 du CNRD, que les autorités s’activent pour organiser le référendum conformément à l’engagement du général Mamadi Doumbouya.
Toutefois, l’officier a indiqué que le respect des délais dépendra des réalités du terrain. « Dans cette démarche, il y a eu d’abord le symposium, suivi du débat d’orientation. À l’issue de ce processus, les conseillers nationaux de transition ont présenté le projet de Constitution. Et la démarche constitutionnelle exige qu’ils reviennent vers tous ceux qui ont apporté leurs contributions et leurs idées pour qu’ils puissent apprécier ce travail. Cela répond à des délais qui ne sont pas forcément compressibles, et cela implique que l’on doive se fier aux réalités du terrain. C’est sur cette base interactive entre le CNT et les forces vives que l’on pourrait définir un délai pour l’adoption de la Constitution. Ce qu’il est important de retenir, c’est que le chef de l’État, dans sa volonté, a affirmé dans son message de Nouvel An que la Constitution serait adoptée cette année. Le Premier ministre, son gouvernement ainsi que l’ensemble des membres du CNRD, nous sommes tous mobilisés pour que, dans les meilleurs délais, cette Constitution soit adoptée par référendum », a expliqué le général Yacouba Touré.
Il est à noter que, malgré les assurances données par les autorités guinéennes quant à l’organisation du référendum constitutionnel avant la fin de l’année 2024, la réalité sur le terrain semble tout autre. Un éventuel report du scrutin pourrait non seulement remettre en question la crédibilité des engagements du CNRD, mais aussi influencer négativement la conduite de la transition. Dans ce contexte, les forces vives de Guinée intensifient leur pression sur les autorités de la transition pour le respect de leurs engagements.
Lors de son dernier sommet ordinaire à Abuja, la CEDEAO avait félicité la junte guinéenne d’avoir promis d’organiser le référendum courant 2024.