C’est une affaire de créances entre la société Hamana SA et la société Ecobank-Guinée qui n’a fait que trop duré. Ce mardi 19 juillet 2022, Mohamed Kourouma était en face de la presse pour parler de sa réclamation de plus de 100 milliards à la banque. Il a par la même occasion, dénoncé ce qu’il qualifie «de chantage autour de l’État».
Cette affaire remonte en mai 2016 lorsque la banque panafricaine a assigné la société Hamana SA en justice, pour réclamer les sommes de 8 076 484 USD et 971 000 000 GNF, et a pratiqué la saisie conservatoire des comptes et biens de la société.
La société Hamana SA a par la suite, fait appel de cette décision et a obtenu gain de cause. Sur la base de deux rapports des experts comptables, le juge de la Cour d’appel de Conakry a condamné le 12 janvier 2021, la société Ecobank-Guinée au remboursement des trop perçus à Hamana SA. Il s’agit de plus de 53 milliards de francs guinéens et plus de 8 millions de dollars US.
Sur le plan national, la société Ecobank-Guinée n’a aucun recours en Guinée. Par ailleurs, elle a la possibilité de saisir la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) d’Abidjan mise en place par le système OHADA. Mais tel n’a pas été le cas, la société s’est contentée à démarcher auprès des autorités du pays, à en croire M. Mohamed Kourouma, directeur général de Hamana SA.
«Quand la justice a condamné Ecobank-Guinée, aussitôt elle a sollicité des rencontres avec le président de la République, le premier ministre et le ministre de la justice pour mener une campagne de chantage autour de l’État, soutenant qu’en cas de paiement, des milliers de Guinéens perdront leurs emplois, donc la décision de justice ne représentera tout simplement qu’un bout de papier», explique-t-il.
Aujourd’hui, la décision se trouve bloquée par le ministère de la justice et la société Hamana est obligée de coopérer à nouveau avec 5 experts comptables. Mais, elle souhaite que le dossier soit transféré à la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) d’Abidjan, à défaut d’entrer en possession de son dû.
«Moi je suis en train de réclamer 100 et quelques milliards, ça c’est mon argent que j’ai versé à Ecobank-Guinée. On dit que, si Ecobank-Guinée me retourne l’argent-là, elle va aller en faillite. Moi si la banque va en faillite, ce n’est pas mon problème. Mon problème, c’est comment entrer en possession de mon argent», a laissé entendre M. Mohamed Kourouma, DG de Hamana SA.