La sentence est tombée ce vendredi 17 mai 2024. Le président des sinistrés de Kaloum, Mamoudou Cifo Kétouré, a été condamné à une peine de trois mois d’emprisonnement assortis de sursis par le Tribunal de première instance de Kaloum.
Le porte-parole des sinistrés de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie est opposé au “contrat bail partage” proposé par le gouvernement guinéen, dans le cadre de la réparation des dégâts causés par le drame qui a touché son quartier en décembre 2023. Au cours de ses sorties médiatiques, il a été accusé d’avoir tenu des propos “désobligeants” à l’endroit de l’Etat guinéen et incité à la violence.
Sur Djoma TV, le 8 mai dernier, Cifo Kétouré en répondant à une question de l’animateur principal de l’émission On refait le Monde, a déclaré : “Nous sommes victime d’un banditisme accompagné de mensonge d‘État.” La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ainsi, le parquet près le Tribunal de première instance de Kaloum l’a fait arrêté mardi 14 mai 2024 alors qu’il était en situation de classe (étant un enseignant).
Le jour suivant (le 15 mai), il a été inculpé par le juge d’instruction pour “outrage, injures, diffamation, atteinte à l’ordre public, menace et incitation à la violence” et déféré à la Maison centrale de Conakry.
Par la suite, tout est allé très vite. Car le dossier a été pris en flagrant délit. Après plusieurs heures d’intenses débats au Tribunal de première instance de Kaloum, jeudi 16 mai, devant le juge, il a rejeté les accusations et expliqué le contexte dans lequel il a employé les propos.
Malgré cela, il a été reconnu vendredi coupable de diffamation par le juge audiencier, Apolline Gobou Théa. Pour la répression, Cifo Kétouré a été condamné à 3 mois de prison assortie de sursis.
Ses avocats, bien que contents du fait que leur client, qui passé 3 jours à la Maison centrale de Conakry, ne retourne pas en prison, comptent interjeter appel dans les prochains jours.



