Suite aux cent jours de détention de D’Ibrahima Kassory Fofana et à la sortie médiatique du procureur spécial Aly Touré, le pool d’avocat qui défend l’ancien premier ministre a animé une conférence de presse à son tour, ce samedi 16 juillet 2022, pour s’attaquer à la prise de position du parquet dans cette affaire.
Le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), a dans sa sortie médiatique vendredi, informer l’opinion publique de l’état d’avancement des affaires pendantes devant cette juridiction.
A cette occasion, le parquet a expliqué qu’il dispose suffisamment de preuves contre l’ancien premier ministre d’Alpha Condé. Aly Touré a indiqué que Dr Ibrahima Kassory Fofana doit expliquer l’utilisation de plus 46 millions de dollars US et 81 milliards de francs guinéens.
Pour les avocats des anciens dignitaires, le procureur spécial est dans ”l’impossible” de donner les preuves aux juges d’instruction: «Le procureur s’est vu dans l’impossibilité matérielle de démontrer les preuves de la culpabilité de nos différents clients par rapport aux infractions qu’ont leur reproche. C’est pour cette raison tout simplement, ayant perdu la vitesse au niveau des juges d’instruction, il s’est permis de convoquer très rapidement cette conférence de presse pour prendre l’opinion à témoin mais de façon irrégulière, parce que tous ces propos ne peuvent être prouvés par un acte matériel», a laissé entendre Me Mamoudou Ismaïla Konaté, l’un des avocats de Kassory Fofana.
Il poursuit également: «Je veux dire les faits. Le peuple de Guinée n’est pas dans le cabinet du juge d’instruction. Le débat se déroule entre avocats, procureur et juge d’instruction. S’il était vraiment nanti des moyens de droit, la preuve des charges qu’il articule contre ces personnes, il n’y avait pas lieu d’interpeller le peuple. Le peuple n’est pas le juge. Mais aujourd’hui, je suis certain, et je le dis sur la base de la petite expérience, qu’à date du 6 avril, n’eût été l’acharnement du procureur spécial et si nos clients avaient comparu pour la première fois devant le cabinet d’instruction, aucun d’entre eux n’allaient partir en prison…»
A propos des poursuites d’Aly Touré, particulièrement, l’avocat a dit que l’on a l’impression à faire à un procureur qui est en «mission, non pas pour les libertés, non pas pour appliquer la loi, mais juste une mission qui consiste à museler un certain nombre de personnes.»