Les Forces vives de Guinée ont décidé d’ignorer l’appel des leaders religieux de surseoir aux manifestations prévues les 17 et 18 mai 2023 afin de donner une seconde chance aux négociations avec le gouvernement guinéen.
C’est ce qui ressort du contenu d’un communiqué publié, ce lundi 15 mai. «Les Forces vives de Guinée maintiennent leur programme de manifestations et appellent les guinéens à répondre massivement, dans l’ordre, la discipline et sans violence, à leurs mots d’ordre de marche pacifique des 17 et 18 mai 2023».
Les acteurs politiques et sociaux se sont “étonnés” qu’après 2 mois de concertations «infructueuses», les leaders religieux les invitent à rejoindre un cadre du dialogue pas “rassurant”
Les négociations initiées par les chefs religieux visaient à aplanir les divergences entre les autorités et les Forces Vives de Guinée afin de permettre l’ouverture d’un dialogue mettant en face les deux parties sous la Présidence de la CEDEAO en présence du G5 pour discuter des modalités du retour à l’ordre constitutionnel. Mais pour que ce dialogue soit “serein et fécond”, les FVG estiment qu’il était «indispensable» de respecter la Charte de la Transition et de restaurer un minimum de confiance entre les acteurs. D’où la nécessité de satisfaire un certain nombre de préalables portés à la connaissance des Chefs religieux par les FVG. Ces préalables étaient essentiellement, l’abandon des poursuites judiciaires “fantaisistes” contre les leaders politiques et les acteurs de la société civile, l’acceptation du principe d’un dialogue présidé par la CEDEAO, en présence du G5 et mettant en face d’une part, le CNRD et le Gouvernement, et, d’autre part, les forces politiques et sociales qui ont des revendications ou des réserves sur les conclusions du dialogue ayant déjà eu lieu, la levée de la suspension de la liberté de manifestation dans les rues et sur les places publiques, l’ouverture d’enquêtes indépendantes et impartiales pour faire la lumière sur les crimes de sang commis sous le CNRD.
Les Forces Vives de Guinée disent ne pas comprendre que les religieux qui n’ont obtenu aucun résultat probant sur toutes ces questions préjudicielles leur demandent de rejoindre à nouveau un cadre de dialogue déjà clôturé et qui ne répondait ni à la demande de la CEDEAO ni à celle des forces politiques et sociales les plus représentatives du pays.