Après Vincent Bolloré le 25 avril dernier, c’est son groupe qui, à son tour, vient d’être mis en examen, le mercredi 12 décembre 2018 par la justice française «dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans le cadre de l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest».
C’est le groupe Bolloré même qui a annoncé l’information dans un communiqué de presse, «après la mise en examen le 25 avril 2018 de deux de ses dirigeants et donc de manière purement mécanique, la holding Bolloré SA a été mise en examen ce jour (mercredi 12 octobre 2018) pour les mêmes motifs et sans aucun élément nouveau. La holding Bolloré SA, qui n’est en rien concernée par les faits objets de l’investigation, a décidé d’exercer un recours afin d’être mise hors de cause ».
Le groupe Bolloré est mis en examen pour les mêmes charges que son patron: «corruption d’agent étranger, complicité d’abus de confiance et de faux et usage de faux».
Les soupçons
«Les juges d’instruction du pôle financier du tribunal de Paris soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé, au Togo (en 2001) et de Conakry (en 2011), en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV», a écrit Le Monde.
Le groupe Bolloré a obtenu la concession du port de Conakry le 9 mars 2010 après que le président Alpha Condé, élu 3 mois plutôt, avait résilié la veille par décret la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, accordée pour vingt-cinq ans, en 2008, à la société française, Necotrans.
«Bolloré remplissait toutes les conditions d’appel d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? » avait justifié Alpha Condé dans un entretien accordé au Monde en 2016.
C’est donc une fin d’année agitée qui s’annonce pour Alpha Condé acculée par son opposition et le syndicat des enseignants. C’est aussi le moment choisi par Kalifa Gassama Diaby, ex ministre de l’Unité nationale et Sidya Touré, ex Haut représentant pour démissionner.