À quelques semaines de la rentrée scolaire 2023-2024, les prix des fournitures scolaires ont connu une augmentation considérable dans les différents marchés de Conakry. C’est le cas au grand marché de Madina dans la commune de Matam.
Selon le constat fait par un de nos reporters qui a fait un tour dans ce marché ce mercredi 13 septembre 2023, les prix de plusieurs articles ont été revus à la hausse. Une situation qui inquiète de nombreux parents d’élèves qui interpellent le gouvernement.
Chez Mamadou Aliou, vendeur de fournitures scolaires, le prix d’un sac à dos se négocie entre 100 à 280 mille francs guinéens. «Ici chaque sac à son prix ça dépend du modèle que le client veut. Quand vous venez il y a la bonne qualité et la moyenne ainsi de suite. Il y a des sacs pour enfants et également pour les adultes. Les sacs pour enfants de la maternelle varient de 100 à 150 mille. Pour le primaire et le collège c’est de 180 jusqu’à 250 mille FG ça dépend de ce que la personne veut. Nous vendons des sacs de provenance de la Chine et de Dubaï, donc il y a une grande différence entre les prix. Mais avec la conjoncture actuelle nous recevons très peu de clients, les gens n’ont pas d’argent ».
Poursuivant, Aliou explique que les prix ont considérablement augmenté cette année par rapport à l’année dernière. Une situation qui selon le commerçant, s’explique par les taxes qu’ils paient à l’Etat et l’augmentation du prix d’achat.
«L’augmentation des prix des fournitures scolaires ce n’est pas de notre faute. Les prix ont augmenté parce que nous aussi nous devons payer les sacs, ils proviennent des autres pays, nous allons payer les taxes, donc nous aussi nous devons augmenter un peu si nous voulons gagner », s’est-il justifié.
En ce concerne les tenues, les prix dépendent de la qualité du tissu, selon ce vendeur que nous avons interrogé. Il y a les tissus en provenance d’Abidjan appelés les “tissus coton”, dont le prix varie entre 25 et 30 mille francs guinéens le mètre et il y a aussi les autres tissus qui ne sont pas trop garantis, vendu entre 20 et 25 mille le mètre.
«Il existe également les tenues cousues pour les enfants du primaire qui sont à 80 mille pour les petites filles et à 50 mille pour les garçons. Pour le collège et lycée les prix sont entre 20 et 25 mille. Pour les lycéens, nous vendons les chemises entre 15 et 35 mille francs », a également expliqué notre interlocuteur.
Dans plusieurs endroits du marché de Madina visité, le constat est le même chez les vendeurs de cahiers et de stylos. Un paquet de cahier de 100 pages coûte 20 mille alors qu’un paquet de stylos est à 45 mille francs guinéens.
Des parents d’élèves que nous avons rencontrés se plaignent de la flambée des prix des fournitures scolaires. C’est le cas de Fatoumata Diariou Barry, veuve et mère de quatre enfants. Elle invite les autorités à réglementer les prix dans les marchés.
«Mon mari est décédé, je viens à peine de rentrer du village. Je prends en charge mes quatre enfants. Je vends de la nourriture pour pouvoir payer leurs frais de scolarité. Je suis allée au marché la dernière fois, mais je n’ai rien pu acheter parce que tout est très cher. Nous parents d’élèves souffrons beaucoup à chaque ouverture. Les commerçants augmentent les prix et les encadreurs d’école aussi. Je demande au gouvernement de nous venir en aide en réglementant les prix dans les marchés, pour que nous puissions acheter les fournitures scolaires pour nos enfants ».
Même son de cloche chez Monsieur Samoura, enseignant et père d’un enfant. «Je trouve que c’est pas normal d’augmenter les prix. Je ne fréquente pas les marchés, mais mon épouse se plaint de la cherté des fournitures scolaires. Néanmoins j’interpelle les autorités par rapport à cette situation, nous ne devons pas laisser la régularisation des prix dans les mains des commerçants », estime l’enseignant.
Pour rappel, dans un communiqué publié la semaine dernière, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a fixé le prix des frais d’inscription de 0 à 150 mille francs et de la réinscription de 0 à 100 mille francs dans l’ensemble des établissements privés du pays. Par contre, les prix des fournitures scolaires n’ont jamais fait l’objet d’une réglementation spécifique.