Des chefs d’État africains se sont engagés à faire une médiation dans le conflit Russie-Ukraine. Ont ils de chance de réussir ? Quid de la guerre au Soudan, en RDC ?
Cette médiation est portée par les présidents des îles Comores et actuel président de l’Union africaine, Othman Ghazali, de l’Égypte, Abdel Fattah El-Sisi, du Sénégal, Macky Sall, de l’Ouganda, Yoweri Museveni, et de la Zambie, Hakainde Hichilema, qui ont décidé de prendre leur bâton de pélerin pour aller discuter avec le président Poutine et le président Zelensky des éléments «d’un cessez-le-feu et d’une paix durable dans la région».
L’on se pose la question. Pourquoi ces chefs d’État perdraient leur temps à tenter, en vain, d’éteindre un conflit qui se passe loin de chez eux ? Pourquoi n’useraient-ils pas la même énergie pour résoudre les guerres au Soudan, en RD-Congo ?
Beaucoup prédisent déjà l’échec de cette médiation car, la plupart des porteurs de l’initiative ont montré leur limite dans la gestion des conflits sur le sol africain. Par exemple, le président Ougandais, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, est accusé d’être “un grand déstabilisateur” dans la région des Grands lacs. Comment peut-il prétendre régler le conflit Russie-Ukraine alors que la RDC dont il partage les frontières, est en proie à une rébellion ?
Au Soudan, l’union africaine peine à mettre un terme à “la guerre des Généraux”, qui a débuté le 15 avril 2023 et qui a déjà plus d’une centaine de morts, de blessés et de déplacés.
Pendant ce temps, le Mali, le Burkina et le Niger font face au terrorisme sur leurs territoires respectifs. Voilà des pays qui ont véritablement besoin d’aide pour résoudre les conflits qui les assaillent.
Récemment, des affrontements ont eu lieu au Sénégal suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. La répression des manifestations a fait 16 morts et une dizaine de blessés. Et c’est le président Macky Sall qui veut ramener la paix entre Poutine et Zelensky ?
Les dirigeants africains doivent arrêter de se donner en spectacle ? Notre continent a suffisamment de problèmes qui méritent d’être résolus.