Il s’agit de l’article 39 de la L027, portant sur le statut général des fonctionnaires en République de Guinée, votée en 2020, par la neuvième législature. Elle estime que tout agent de l’État admis à la retraite, perd sa fonction syndicale.
Aboubacar Soumah pense que cette loi vise spécifiquement la structure syndicale qu’il gère. A l’en croire, le pouvoir en place veut [simplement effacer] le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg).
D’après lui, c’est parce que sa formation syndicale a fait valoir ses droits les plus légitimes que cette loi a été votée, sinon depuis l’avènement de la troisième République aucune allusion n’a été faite à cet effet.
«On peut dire que c’est une loi qui a été votée contre le Slecg. Mais nous nous disons que c’est contre tout le mouvement syndical. Ce n’est pas le Slecg seulement qui est visé, c’est l’ensemble des syndicalistes […]», dira-t-il.
«Quel est l’intérêt de cet article ? Qui peut dire qu’un travailleur à la retraite ne peut pas exercer ses fonctions syndicales ? Quels sont les critères ?», ce sont entre autres des interrogations faites par Soumah.
«Les libertés et droits syndicaux sont imprescriptibles. L’État n’a rien à voir dans le fonctionnement d’un syndicat», a-t-il exprimé, en face des médias ce mardi 13 avril 2021, au cours d’un point de presse au siège du Slecg.
Le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée précise qu’au regard de “toutes ces violations flagrantes”, le mouvement syndical guinéen exige : la révision de la loi/L027 et l’annulation pure et simple de l’article; le respect des conventions 87, 98, 151 et 154; et les recommandations de l’organisation internationale du travail…
«Toutefois, le mouvement syndical guinéen très soucieux de la quiétude sociale et de la paix, invite l’Assemblée nationale et le gouvernement au respect scrupuleux des articles 3 et 8 de la convention 87», a déclaré le Slecg.
«En tout état de cause, le mouvement syndical guinéen ne tolérera aucune immixtion du gouvernement dans les affaires syndicales et se battra au tant que faire se pourra par les moyens légaux pour le respect des droits et libertés syndicales qui lui sont conférés par des lois supranationales à travers les conventions internationales obtenues aux prix de lourds sacrifices consentis par le monde du travail», souligne Aboubacar Soumah.