Le dossier Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Ibrahima Diallo de la coordination nationale du FNDC “dissout” et de Saikou Yaya Barry secrétaire exécutif de l’UFR est sans doute devenu une patate chaude dans les mains de la justice guinéenne.
Poursuivis entre autres pour participation délictueuse à un attroupement interdit, le procès contre ces acteurs de la société civile et politique qui s’est ouvert le 8 juin dernier tire vers sa fin.
Le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry devant lequel les audiences se sont tenues, rendra son verdict dans cette affaire ce mardi 13 juin.
La tenue de ce jugement, c’est ce que les accusés, leurs avocats et les défenseurs des droits de l’homme ont réclamé depuis près d’un an.
C’est pourquoi, ils ont comparu avec sérénité. Ils ont saisi l’occasion pour dire ce qu’ils pensent de l’image de la justice guinéenne sous CNRD.
Et cela leur a fallu l’admiration, le respect et la considération d’une bonne partie de l’opinion qui pense que c’était osé de la part de quelqu’un fraîchement sorti de prison après 9 mois de détention “arbitraire” pour faire face à un tribunal.
Mais ce qui reste clair, ce dossier de Foniké Mengué et compagnie est un défi pour ne pas dire un test pour les magistrats.
C’est l’occasion pour eux de redorer l’image de l’appareil judiciaire guinéen décriée par les populations qui ne croient plus à l’indépendance de celui-ci à cause des agissements de certains magistrats.
La décision que le juge en charge de ce dossier prendra contre ces acteurs, orientera le regard de l’opinion.
D’ors et déjà, les personnes poursuivies et leurs avocats sont convaincus que le dossier dont il s’agit est vide. Ils ont pour preuve, l’abandon des certaines charges articulées contre eux lorsqu’ils étaient en prison ainsi que les conditions dans lesquelles ils ont été libérés suite à la médiation des chefs religieux.
“C’est des personnes innocentes qui se battent pour empêcher la volonté de confiscation du pouvoir qui sont en train d’être jugées. Si non, le dossier est vide on veut juste les fatigués”, a déclaré un avocat au sortir de la première audience.
Mais puisqu’il faut certainement trouver un argument sur lequel fonder une décision, le ministère public au cours des débats a requis 2 ans de prison avec sursis contre Foniké Mengué, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry et une amende de 2 millions pour chacun.
Comme pour dire que malgré tout le bruit autour de ce dossier, c’est une forme de mise en scène qui se prépare.
Tout de même, il convient de rappeler que cette réquisition n’engage à rien la décision du juge même si dans certaines circonstances elle oriente le tribunal.
L’autre aspect important qu’il ne faut pas occulter, c’est le fait que ce verdict attendu ce mardi aura des répercussions sur la situation politique du pays.
S’ils sont condamnés, cela va renforcer ceux qui pensent que la justice est “inféodée” par l’exécutif dans leurs positions. S’ils sont relaxés, c’est la confirmation de l’hypothèse selon laquelle, c’est un procès politique qui est organisé pour faire taire des activistes qui dérangent.