La marche dite «de survie » du mouvement social guinéen contre l’augmentation du prix du carburant s’est déroulée sans incidents ce 10 juin 2018. La société civile guinéenne donne 24 heures au gouvernement pour revenir sur sa décision d’augmenter le prix du litre de carburant à la pompe.
Du rond-point de la Tannerie dans la commune de Matoto, le point de départ, à l’esplanade du stade du 28 septembre, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles au gouvernement.
Arrivés à l’esplanade du Stade du 28 septembre, les leaders ont livré leurs messages. Dansa Kourouma, président du Cnoscg, déclare : «Un peuple qui ne lutte pas ne doit pas s’apitoyer sur son sort. La société civile a pris sa responsabilité, la récréation est terminée. On donne 24 heures au gouvernement, s’il ne diminue pas le prix du carburant, c’est tous les citoyens qui vont sortir».
Sur la même lancée, Abdourahmane Sanoh de la Pcud prévient que ce n’est qu’un début: «Cette mobilisation n’est qu’un début. Nous devons tenir. Ils vont tenter de nous dissuader, nous intimider, nous distraire. Nous devons tout simplement garder notre calme et continuer avec fermeté, sans recul dans le combat que nous menons dans la justice sociale ».
Et d’ajouter que « les pauvres populations ne peuvent pas être sacrifiés à cause d’ une minorité qui exploite et domine comme une colonisation. Tous unis, nous vaincrons».
Pour sa part, l’artiste Élie Kamano souligne que si les gouvernants exercent mal le pouvoir, «nous avons la légitimité de descendre dans la rue et d’exprimer notre mécontentement. Si le prix reste à 10 mille nous allons payer très cher la scolarité de nos enfants. Nous allons payer le loyer cher. On n’est pas d’accord. Le message que je veux lancer au gouvernement, à partir de l’instant, nous n’allons pas arrêter les manifestations tant qu’on n’a pas baissé le prix du carburant».
Avec la collaboration d’Abdoulaye Sadio Diallo