La Plateforme des ONG pour le Soutien à la Santé et à la Vaccination (POSSAV), a conféré avec les médias sur le thème : «Plaidoyer pour le recrutement des agents de santé communautaire pour une couverture de santé universelle en Guinée», à la maison de la presse, vendredi 10 juin, à Conakry. Les acteurs impliqués dans ce processus ont plaidé aux autorités afin que les communes rurales et districts recrutent eux-mêmes ces agents en lieu et place du concours national.
«Il va falloir que la Guinée recrute ses agents, dans la fonction publique locale et les mettre dans les portefeuilles des communes. Parce qu’une fois là-bas, ils deviendront des agents saisissables. Mais une fois qu’ils sont recrutés au niveau national, remis à la disposition des communes, certains vont continuer à demeurer à Conakry. Et l’appui des partenaires techniques et financiers commence à s’estomper. Et du coup, la population guinéenne va s’exposer dans les mois ou années avenir. Vous avez vu déjà dans les communes de convergence, l’UNICEF s’est retiré. Les raisons, c’est que, aucun partenaire technique et financier ne peut mobiliser des ressources pour payer les salaires des fonctionnaires d’un pays. La souveraineté nationale commence par ça. Ceux qui doivent travailler pour les filles et des fils de ce pays doivent être pris en charge par l’État. Et ce retrait constitue déjà une préoccupation majeure… Et l’État doit prendre ses responsabilités pour pouvoir recruter ses agents, et cela va dans l’intérêt de la Guinée», a déclaré Boubacar Sylla.
Pour attirer l’attention des autorités du pays, «si nous avons les relais communautaires dans les différents districts sanitaires du pays, on réduit les évacuations sanitaires. Parce que la prise en charge devient automatique dans les communes et dans nos communautés. Du coup, cela devient des charges très minimes pour l’Etat dans la prise en charge et dans les évacuations sanitaires, mais aussi dans le fonctionnement du système de santé. Parce que le ratio sollicité par l’OMS, c’est 700 personnes pour un médecin. Et cela n’est pas respecté. Donc avec l’arrivée des agents de santé communautaires, la Guinée va rentrer de plain-pied dans la couverture de santé universelle», a mentionné le conférencier.
Par ailleurs, Néné Oumou Diallo, la porte-parole de la société civile pour ce plaidoyer, a insisté sur le fait que le besoin des agents communautaires s’exprime partout dans le pays, particulièrement dans les zones reculées : «Le plaidoyer porte sur le recrutement de 19.864 agents de santé communautaires, dont chaque agent de santé aura un salaire d’un million deux cents mille. Et chaque relai communautaire, un salaire de 5.500.000 francs guinéens. Donc c’est ce qui s’élève pour les relais communautaires à un montant annuel de 131. 102. 400 000 francs guinéens. Et pour les agents de santé communautaires, un salaire annuel de 28. 598. 400.000 francs guinéens. C’est l’Etat qui doit prendre en charge les salaires au compte de la fonction publique guinéenne. Notre plaidoyer s’articule autour de cela», a-t-elle conclu.