Que se cache-t-il derrière ces multiples dérives économiques auxquelles Alpha Condé soumet malicieusement la Guinée ? Quelles connivences existerait-il entre lui et les tentacules obscures de l’économie mondiale ? Comment en empathisons-nous ? Tentative d’explication dans cet article. Bonne lecture !
Voici Alpha Condé qui n’a jamais reculé dans ses entreprises politiques et qui laisse se promener des tentacules lucifériens partout pour occuper et dociliser le peuple pendant qu’il lui fait avaler une pilule amère, et politiquement mal moulue. Alpha Condé s’est trop tôt rendu compte que le simple fait de ressusciter la radicalisation de sa base politique ne suffisait pas dans cette affaire de troisième mandat ou de referendum.
Etant parfait acrobate, il s’est alors muni de plusieurs alternatives dans son baluchon politique, des alternatives qu’il nous fait gouter intempestivement depuis belle lurette. Sa démarche marche pour l’instant et ses détracteurs ne savent plus lequel des problèmes qu’il construit brique après brique il faudrait prioriser et résoudre afin de ramener la démocratie et rouvrir les petits yeux de nos gouvernants.
Chaque fois que nous croyons avoir avancé d’un iota dans la noble lutte pour la démocratie, Alpha Condé et sa bande nous présentent une autre farce digne d’une insouciance de haute marque, et qui est cousue d’une flagrante insolence politique. L’état avance en nous bombardant de décrets, de fausses rumeurs, de persécutions, de menaces, d’attaques, de privations, pour ne citer que ceux-là. L’état se moque éperdument que toutes les malices entreprises se soient souvent soldées par l’échec ou bien qu’elles soient dignement confrontées par un peuple meurtri mais assez tenace.
L’Etat avance et tente de ridiculiser le peuple tout entier en imposant ses règles de jeu et ses folies politiques quitte à nourrir le génocide qu’il a initié et soutenu ou à y réinvestir une partie de sa fortune mal acquise pour s’éterniser illégalement au sommet.
Des louches initiatives de l’Etat ont conduit cette semaine à la farouche fermeture de toutes les frontières terrestres de la Guinée. Si le premier argument officiellement présenté suite à cet affront était d’encourager l’importation des marchandises par le port de Conakry et que le deuxième fut de brandir de fausses rumeurs d’attaques terroristes, aujourd’hui il reste clair à tout guinéen que ceci n’est qu’un début de règlement de comptes politiques (referendum et législatives inclus) entre Alpha et la patrie toute entière. Entourée de six pays avec lesquels les échanges économiques sont énormes et intéressantes, la Guinée a ainsi décidé tout bonnement de s’isoler, le temps de laver le linge sale, le temps de manger goulument du guinéen bien cuit. Les conséquences sont incommensurables et vont jusqu’à pousser les pays voisins à développer des alternatives pour remplacer les produits guinéens dans leurs marchés.
Pendant ce temps, le guinéen manquera bientôt de plusieurs produits de première nécessité importés des pays limitrophes, verra flamber les prix d’autres denrées, et sera incapable d’empêcher la chute de son économie avec toutes les conséquences qui en découleront. Si vous ajoutez à cette liste les prévisions de la montée du baril à l’internationale vous verrez qu’il y a de quoi s’inquiéter et urgemment agir pour la pauvre Guinée.
Une des pires initiatives suicidaires de l’économie d’Alpha Condé est la multiplication des incendies dans les marchés publics, de Conakry à l’intérieur du pays. Ces feux sont fréquents, ravageurs, et rapidement interprétés par l’état lui-même. La thèse officielle sur leurs origines demeure toujours la même ; un court-circuit dans un pays qui manque drastiquement de courant. Ils vous diront que ce sont les mauvaises installations électriques qui conduisent à cette conséquence juste pour incriminer les victimes, comme ils l’ont toujours fait dans la vie politique et socioéconomique. Une victime incriminée c’est toujours une autre irresponsabilité de l’Etat qui se voile, ça aussi ils le savent. Ils feront tout pour nous faire oublier qu’ils ont décidé depuis très longtemps de s’occuper personnellement des commerçants et du commerce en général, ce secteur, meilleur pourvoyeur d’emplois en Guinée. Cette haine contre le guinéen en général et l’économie guinéenne en particulier est même exportée sous plusieurs formes vers d’autres pays : des migrants guinéens sont abusés ou rapatriés avec de faux arguments (Koweït, Maghreb, Belgique, USA, Allemagne, etc), des magasins sont brûlés au Mozambique, des commerçants sont tués en Angola, etc. Cette cadence de pillage du guinéen pur-sang est loin d’être un hasard, encore moins une coïncidence naturelle. Au bout, que récolterons-nous ? Les bras valides sont rabaissées, dépouillées, humiliées, et contraintes de ne se soucier que de leur propre survie afin que la politique et la patrie soient oubliées entre les mains de notre seul bourreau, l’état. Les rares magasins non incendiés auront des difficultés à importer de la marchandise suite à l’augmentation des taxes douanières, la fermeture des frontières, et l’application de mesures irréfléchies pour volontairement clouer au sol la Guinée. Et les quelques rares guinéens qui décrocheront de l’emploi auront du mal à nourrir même une famille nettement modeste. L’Etat veut juste qu’on l’aime des yeux ou de la bouche, pas de notre sacré cœur qu’il sait qu’il ne méritera jamais. Il veut juste qu’on abandonne la noble lutte pour la démocratie suite à cette guerre économie qu’il mène seul contre nous tous. C’est vraiment peu connaitre l’amour d’Allah pour toutes ses créatures, et la ténacité qu’il a particulièrement inculqué au guinéen depuis longtemps abusé.
Notre économie chancelle depuis l’an 2005 et n’a fait que continuellement se dégrader. Il y a quelques années, il a fallu un mensonge d’état soutenu par le FMI et la Banque Mondiale pour nous dire que le PPTE, et l’augmentation du nombre d’hôtels à Conakry allaient résoudre tous nos problèmes économiques. L’état avait brandi haut ces arguments et avait même réussi à calmer les ardeurs des fonctionnaires (enseignants inclus) qui revendiquaient des augmentations de salaire que lui-même (l’Etat) avait ostentatoirement promis. Au finish le PPTE n’annula pas nos dettes, ne grandit pas notre économie, mais nous calma comme prévu pour une période assez longue qui allait permettre à l’état de nous concocter d’autres ennuis insurmontables par derrière l’écran. Les hôtels se remplirent, alors, de voyous politiques et de loubards économiques, amis proches du roi Condé, venus uniquement pour piller nos ressources humaines et naturelles. Et comme par connivence, le FMI et la banque Mondiale continuèrent de nous caresser et à nous convaincre que nos revendications sociales et légales pillaient l’économie plus que les agissements de l’état voyou qui nous tenaillait. Ils nous disaient que notre économie se portait de mieux en mieux alors que le pauvre devenait plus pauvre, le petit pain devenait plus cher, les repas dans nos familles perdaient en qualité, le chômage grandissait tout comme le sous-emploi et l’insécurité alimentaire, et nos mines sortaient sans rien ramener à l’agonisant trésor public. Ces institutions de Bretton Wood, comme un vrai-faux féticheur qui crierait à un malade qu’il prétendrait gauchement guérir, travaillaient à nous dire que nous n’étions pas aussi pauvres qu’on le croyait et le battage médiatique local et international couronnait le tout. Tristement, la Guinée avançait d’un pas en reculant triplement.
A défaut de trouver un adversaire de taille en face pour l’affrontement qu’il a tant souhaité, Alpha Condé nous invite sur ce terrain glissant de la dérive économique saupoudrée de malices politiques aux conséquences imprévisibles. Nous sommes incontestablement dans une guerre économique qui nous plonge jour après jours dans un désarroi presque total mais qui est officiellement initiée par l’état, et est soutenue par des tentacules obscures de l’occident mercantile. La seule alternative que nous avons est d’enfiler nos gants et de répondre à l’invitation d’Alpha Condé. La lutte que nous menons doit se faire à la fois sur les fronts politiques, sociaux et économiques. Si défendre sa patrie est l’une des plus nobles missions sur terre, périr, débout, l’arme à la main en est encore plus honorable.
Abdoul K. Diallo
L’Agronome