« Le FNDC manque totalement de concertation surtout sur les questions essentielles…». Voilà comment s’est exprimé Bah Oury, ce lundi 8 juin 2020 à propos du FNDC. L’ancien président de l’UDD (Union pour la Démocratie et le Développement) n’est pas content de certains responsables du Front national pour la défense de la constitution dont il est membre.
Bah Oury, accuse ainsi quelques responsables d’avoir écarté certains membres de la plateforme anti troisième mandat dans la prise de certaines décisions essentielles. Une attitude qui, selon lui, met en évidence le manque d’esprit d’équipe au sein du mouvement.
Le dernier cas en date concerne notamment la plainte déposée récemment devant la Cour de justice de la CEDEAO par des responsables du front, relative à la révision du code électoral envisagée par les nouveaux députés du nouveau parlement guinéen.
Dans son analyse de la situation, Bah Oury, estime que c’est une grosse erreur de la part de ses collègues du FNDC d’accentuer leur lutte sur ce sujet qu’il qualifie de moins important.
Sinon, soutient M. Bah, cela donnera l’impression que les opposants «reconnaissent» finalement l’Assemblée nationale et «cautionnent» aussi ses activités. « Pourtant on a toujours dit qu’on ne reconnaît pas cette Assemblée. Ceci dit, ses délibérations ne nous concerne pas ».
Pour l’ancien vice-président de l’UFDG, le fait de s’intéresser à cette révision annoncée du code électoral pose problème, « parce que c’est une manière de reconnaître l’Assemblée nationale. Et écrire à la CEDEAO d’envisager des voies et moyens de sortie de crise en Guinée sur ce sujet contribue à valider auprès de l’organisation sous-régionale l’existence d’une Assemblée nationale en Guinée. »
L’autre gros problème qu’il juge plus dangereux dans le contexte actuel de la crise politique en Guinée, c’est le sujet controversé de la constitution.
« A date, la Guinée n’a même pas une constitution. Donc, nous sommes devant un vide juridique et un vide constitutionnel», affirme fermement l’opposant
Selon Bah Oury, c’est cette question cruciale qui devrait être la principale priorité pour les responsables du FNDC et pour toute personne d’ailleurs soucieuse de l’avenir du pays.
Il dénonce les derniers agissements de ses collègues de lutte qui considèrent le FNDC comme étant une entreprise privée: « Cela veut dire que dans notre environnement autour du FNDC, il y a certaines personnes qui considèrent qu’ils peuvent décider tout sans se concerter avec les autres. Je les avait prévenus qu’il faut se concerter. Une seule intelligence n’est jamais suffisante. C’est plusieurs intelligences qui suffisent et qui permettent de ne pas commettre d’erreurs. Et là, ils ont commis une erreur qui est très grave. Parce je n’ai pas été consulté comme d’autres ne l’ont pas été. Ils ont commis une grosse bêtise et on ne va pas les laisser faire. »
Par ailleurs, par rapport à son propre expérience, ce membre actif du front a fustigé un déficit d’esprit d’équipe au sein de l’organisation. D’après son constat, y en a à l’intérieur du FNDC qui décident à la place des autres. Chose qu’il trouve inacceptable: « Il manque totalement de concertation surtout en ce qui concerne certaines questions essentielles. Il y en a qui se considèrent comme étant ceux qui décident et les autres n’ont qu’à suivre. Ils oublient que nous avons en face de nous un patrimoine commun et l’esprit du FNDC est partagé par une large majorité de la population et cet esprit ne doit pas être sacrifier par les ambitions de quelques personnes qui veulent toujours ramener les choses à eux-même. »