C’est un projet de construction d’une route secondaire qui vise le secteur Kakimbo, dans le quartier Hamdallaye en haute banlieue de Conakry. Sur ce, environ 70 familles seraient concernées d’un vague de déguerpissement dans les prochains jours.
Le 03 janvier 2021, des agents de la mairie de Ratoma seraient passés dans cette zone pour cocher les maisons “sans donner d’explications”, nous confient les habitants.
Quelques jours après, le chef du secteur de la zone est venu leur avertir qu’un projet de construction d’une route financée par l’Union Européenne (UE) sera bientôt lancée dans la zone et que toutes les maisons concernées doivent être démolies très prochainement. Cette situation, les habitants de kakimbo disent de pas comprendre et accusent le chef du secteur d’être en complicité avec les agents de la mairie de Ratoma.
La maison Hadja Mariama Diallo figure dans le lot des bâtiments visés. Mais, elle estime que ce déguerpissement ne devrait concerner que les hangars qui sont situés près du dépotoir. Pour elle, ces domaines n’ont jamais été ceux de l’État guinéen.
«Mon mari a construit ici, cela fait plus de 30 ans, et nous n’avons jamais entendu parler d’une zone réservée ici. Nous sommes plus 20 personnes dans cette concession et mon mari est décédé. S’ils estiment que cette route va passer par nos maisons, la moindre des choses serait de nous prévenir et chercher à nous dédommager. Nous avons été à l’habitat pour comprendre ce qui se passe, il nous ont dit d’attendre, qu’ils viendront eux-mêmes à notre rencontre, le moment venu.
Mais nous, nous avons peur que le scénario de Kaporo-rails ne nous arrive», a-t-elle exprimé.
Interrogé, le Maire de Ratoma a récusé les accusations contre lui. Il affirme que les habitants de la zone étaient avertis depuis la deuxième République.
«Ce n’est pas commandité par la commune mais par l’État guinéen pour l’agrandissement d’une route. Si leurs maisons se trouvent sur la ligne, on les atteints et on peut pas faire quelque chose pour eux. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que ces maisons soient cochées par l’habitat, c’était depuis le temps du Général Lansana Conté. C’est obligatoire que la route passe là-bas , on ne peut rien pour ça. Ils n’ont qu’à se référer au ministère de l’habitat sur la question d’un éventuel dédommagement», a laissé Issa Soumah.
N’ayant aucun recours pour le moment, certains habitants de ce secteur ont déjà commencé à évacuer les contenus de leurs maisons au risque de tout perdre.