Lors d’une conférence de presse qu’il animée ce lundi 7 janvier 2018, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Cheick Taliby Sylla, a fait la situation de la desserte en électricité en Guinée et a annoncé de grands projets d’électrification du pays.
A l’entame de son intervention, le ministre de l’Energie a d’abord rappelé qu’à l’accession de la Guinée à l’indépendance en 1958, les Français ont arrêté tous les travaux de construction des ouvrages pour l’électrification du pays et que même les ingénieurs sont partis avec la documentation sur les différents projets. Mais malgré cela, dit-il, les nouvelles autorités ont réalisé certains ouvrages, notamment l’extension de la centrale des grandes chutes, la construction des centrales hydroélectriques de Donkéa, de Tinkisso, de Kinkon, de Lofa et de Samankoun pour une puissance totale installée de 31,25 MW et 34 MW en énergie thermique.
Quant à la IIème République dirigée par le feu Général Lansana Conté, elle a installé en puissance énergétique 169,9 MW, soit 87 MW en hydroélectricité (Garafiri : 75 MW) et 82,9 MW en thermique. Les deux régimes, selon M. Sylla, ont installé un total de 235,15 MW en cinquante ans.
« Il est important de signaler qu’à l’avènement du président Alpha Condé à la magistrature suprême de notre pays en 2010, sur l’ensemble des capacités installées (235,15 MW), seules 118 MW étaient disponibles, sur une demande d’environ 300 MW sur le réseau interconnecté de Conakry. A cette époque, 60% de la population de Conakry manquait l’électricité », a expliqué le ministre de l’Energie, avant de faire savoir que c’est pour corriger cette situation que le président Alpha Condé a décidé de faire une adjonction thermique de 100 MW (Kaloum I : 24 MW, Kaloum II : 26 MW et Kipé 50 MW).
C’est dans cette même logique de fournir de l’électricité aux populations que des travaux gigantesques ont été entamés, notamment Kaleta (240 MW) déjà livré, Souapiti (450 MW) dont les travaux de génie civil sont exécutés à 70%, Amarai (300 MW) dont les travaux ont été lancés le 19 janvier 2018 et la centrale de 50 MW de Té Power à la Tannerie (Matoto) dont les travaux sont en cours.
« Comparativement aux régimes précédents, poursuit le ministre, la IIIème République a installé sept fois plus de puissance que la Ière République et deux fois plus de puissance que la IIème République. Et tout cela dans trois fois moins de temps (8/26 ans et 8/24 ans). L’arrivée de Souapiti avec ses 450 MW en 2020 augmentera la puissance installée de la IIIème République à près de 1000 MW en moins de 10 ans, soit 100 MW par an. »
En 2010, affirme le Cheick Taliby Sylla, la production était de 608 GWh, 696 GWh en 2014, 1119 GWh en 2015 et 1876 GWh, soit un taux de desserte qui passe de 51 à 86%. Quant à la demande en électricité, elle a fortement augmenté. Elle est passée de 146 MW en 2010 à 367 MW en 2018.
S’agissant des projets d’électrification du pays, M. Sylla affirme que les études de faisabilité des sites de Kogbèdou et Frankonédou (110 MW) sont déjà réalisées. Les études de faisabilité de Keno (7 MW) à Guéckédou, de Touba (5 MW) dont les travaux ont débuté, de Fèkènè, de Kakara, de Gozoguézia et Daboya, mais aussi de quatre microcentrales (Lokoua, Tinkisso 2, Foko et Kambali), sont aussi réalisées.
La construction de nouveaux réseaux électriques dans les chefs-lieux de 26 préfectures, l’installation des groupes thermiques dans 21 centres de l’intérieur du pays dont 18 des 26 centres concernés n’avaient pas d’électricité avant 2010, l’alimentation des villes de Beyla, Lola et Yomou en cours, sont entre autres des travaux envisagés par le ministère de l’Energie.
Avant de finir, Cheick Taliby Sylla a déploré le fait que le prix de vente moyen de l’électricité ne couvre que 30% du coût de revient. Ce qui signifie que l’électricité est vendue à perte. EDG, la société nationale de distribution et de commercialisation de l’électricité, ne vit que grâce aux subventions de l’Etat.