En marge d’un point de presse animé ce mercredi 4 juin 2024, le Premier ministre guinéen, Bah Oury, s’est exprimé sur la situation du secteur des télécommunications en Guinée. Il a affirmé la volonté du gouvernement de relever les défis de ce domaine stratégique avec « rigueur et prudence ».

Pour rappel, le 30 décembre 2024, l’État guinéen a officialisé le rachat des 75 % de parts détenues par le groupe sud-africain MTN dans la société Areeba Guinée S.A., portant ainsi sa participation à 87,5 % du capital.

Interpellé sur les risques que court MTN Guinée, certains redoutant un sort similaire à celui de la Sotelgui – société publique dissoute en 2014 –, Bah Oury a insisté sur la nécessité de conjuguer rapidité et précaution dans la gestion du secteur.

« C’est la pérennité de toutes nos entreprises qui est en jeu, ainsi que la problématique globale du secteur des télécoms. C’est pourquoi il faut aller vite, mais il faut aussi aller prudemment », a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement a rappelé les difficultés structurelles qui ont miné ce secteur depuis plusieurs années.
« La Sotelgui, comme vous le savez, a connu des déboires. Ensuite, Cellcom et d’autres opérateurs n’ont pas réussi à prospérer. Heureusement, une ou deux compagnies parviennent aujourd’hui à tirer leur épingle du jeu », a-t-il souligné.

Dans ce contexte, Bah Oury a insisté sur l’impératif de prudence, tout en appelant à des réformes profondes et coordonnées. Il a également mis en avant la responsabilité du ministère en charge du secteur.

« La ministre en charge du secteur a reçu une lettre de mission claire, avec des objectifs précis, y compris en ce qui concerne l’opérateur que vous venez de citer (MTN, ndlr). Nous mettrons tout en œuvre pour mettre en place, dans les plus brefs délais, une architecture solide permettant de déployer une politique efficace et conforme aux intérêts stratégiques de l’État guinéen », a-t-il conclu.