Le viol reste la forme de Violences basées sur le genre (VBG) la plus récurrente dans les zones minières et aurifères du pays. La région de Kankan, considérée comme la deuxième région la plus peuplée du pays après Conakry n’échappe pas au phénomène de viol.
La région de Kankan regroupe 5 préfectures dont la ville de Kankan, Kérouané, Kouroussa, Mandiana et Siguiri. Selon le parquet du Tribunal de Kankan, Mandiana est la plus touchée par le phénomène de viol.
«Depuis notre prise de fonction en janvier 2022, nous avons constaté une recrudescence des cas de viol surtout des viols commis par des mineurs.
Tantôt sur des mineurs, tantôt sur des majeurs.
En 12 mois, nous avons reçu, au moins, 15 cas de viol parmi lesquels, il y a des cas de viol commis par des mineurs dont les présumés auteurs ont tous été interpellés et inculpés. (…) La région de Kankan regorge d’énormes zones aurifères et minières. Mais, Mandiana reste la préfecture où le viol est encore plus commis», a expliqué le procureur Daouda Diomandé.
Et d’ajouter: «Kankan est une zone où le viol est largement commis. Sur les 100 audiences criminelles enroulées, 80% sont des dossiers de viol.
Ici à Kankan, nous ne badinons pas avec les peines à appliquer à ceux qui sont reconnus coupables de viol.
La preuve, nous avons récemment condamné deux violeurs à 30 ans chacun qui ont abusé d’une fillette de 17 ans. Ça c’est un exemple parmi tant d’autres», a souligné le magistrat.
Face à la montée du phénomène, le parquet du TPI de Kankan a adopté une stratégie: «Notre stratégie pour baisser la courbe des VBG, c’est d’appliquer les peines maximales pour pouvoir décourager les éventuels violeurs. Généralement, si c’est des cas qui ont défrayé la chronique, nous médiatisons le jugement. Depuis que nous avons commencé à médiatiser les procès, nous commençons à observer une diminution. Alors qu’en début 2022, chaque deux semaines, nous recevions de cas de viol, mais maintenant la courbe commence à fléchir. Nous jugeons régulièrement les cas de viol, nous appliquons les peines prévues pour montrer à la population que le viol est un crime qui doit être puni.
C’est notre manière d’éduquer et de sensibiliser la population pour éradiquer les cas de viol».