Un forgeron âgé de 45 ans, arrêté depuis vingt-quatre heures pour une affaire de viol présumé sur sa fille biologique, aurait été libéré ce mercredi 04 janvier 2023, par le tribunal de première instance de Mafanco. La présidente du Club des jeunes filles leader de Guinée est préoccupée par cette situation et compte saisir le département de la justice.
C’est une collégienne qui accuse son propre père de l’avoir violée à maintes reprises. L’acte serait passé à Dubreka et c’est la fille qui a saisi l’Office de protection du genre et des mineurs (OPROGEM). Le forgeron a été interpellé par la suite, puis conduit dans les locaux de l’OPROGEM où il a passé une nuit en garde à vue. Après son interrogatoire, il a été déféré devant le tribunal de première instance de Mafanco avant d’être libéré par la juridiction.
Selon les informations recueillies auprès du Club des jeunes filles leaders de Guinée : « Ce n’était pas la première fois qu’il abuse de la fille. »
Kadiatou Konaté explique qu’elle a été jointe par une structure de place qui avait constitué le dossier avec toutes les preuves à l’appui. Mais le monsieur a été libéré par le tribunal avant le procès. « On ne sait pas pourquoi ça a été fait et jusque-là sans suite. Le cas s’est passé à Dubreka, mais vu que le monsieur se trouve à Conakry ici, ils ont demandé à ce que la poursuite soit menée à Conakry, mais là, le monsieur a été libéré », regrette Kadiatou Konaté.
« Donc nous avons pris contact avec le ministère de la justice pour que nous puissions voir clair dans l’affaire et pour que le ministre puisse joindre le procureur de TPI Mafanco, afin d’avoir des éléments clairs sur ce cas. Parce que ce n’est pas le premier cas. Il y a énormément de cas comme ça, sans suite »
Souvent en Guinée, les victimes du viol sont stigmatisées et rejetées par la communauté, cette fille n’échappe pas à ce fléau. La présidente du club des jeunes filles indique avoir reçu des alertes et craint pour la sécurité de la fille. Kadiatou Konaté cherche actuellement un moyen de protection pour la fille.
« La fille dit qu’elle ne veut plus rester en famille avec son père, parce que ce matin-là, on a été appelé pour ça. La fille est retournée à Dubreka d’abord, mais avec cette histoire de rejet, les gens n’ont pas aimé le faite qu’elle ait dénoncé son papa. Elle n’est pas du tout en sécurité. Elle court des risques très élevés, donc nous sommes en train de voir quel est le mécanisme de protection que nous pouvons mettre en place pour elle en attendant que son papa soit à nouveau inculpé », a-t-elle soulignée