Après “les irrégularités” dénoncées par les avocats de la défense à l’entame de l’audience, la partie civile et le parquet ont rejeté en bloc ces arguments. Le parquet estime que le non respect des délais de détention provisoire n’incombe pas au tribunal. Au contraire cela est imputable aux juges d’instruction. Nous sommes au tribunal ad hoc de Dixinn, pour la suite du procès du massacre de 28 septembre.
D’après le parquet, à partir de la prise de l’ordonnance de renvoi par devant le tribunal, le juge d’instruction se dessaisit du dossier. De surcroît, il ajoute que les mandats conservent leurs effets même après l’ordonnance de renvoi. En outre, sur la constitution des parties civiles par des ONG comme l’OGDH, la FIDH et l’AVIPA, la partie civile rappelle que ceci existe depuis plusieurs années, alors que la loi guinéenne demande tout simplement un durée moyenne de 5 ans.
Parlant de la «détention illégale» des prévenus, le parquet rappelle que cet exploit est une application de l’article 252 du code de procédure pénale guinéen, qui stipule ceci: «L’accusé qui a été mis en liberté ou qui n’a jamais été détenu au cours de l’information doit se constituer prisonnier au plus tard la veille de l’audience.»
Par conséquent, il rejette la demande du placement en liberté provisoire des prévenus et particulièrement la demande de placement en résidence surveillée du capitaine Moussa Dadis Camara.
«Le capitaine Dadis n’est pas le seul renvoyé devant votre tribunal monsieur le président. Il est accusé au même titre que les autres. L’égalité, l’équité (…), voudrait qu’il soit traité au même pied d’égalité que ses coaccusés. Il n’y a pas un autre endroit où se constituer prisonnier si ce n’est pas à la maison centrale», a indiqué le procureur de Dixinn, Algassimou Diallo.
La partie civile soutient que la loi guinéenne «ne prévoit pas un super citoyen», avant de rejeter la demande formulée par la défense de Moussa Dadis Camara.
Concernant l’amalgame sur le nommé Blaise Goumou ou Blaise Guémou, la partie civile indique que c’est une erreur matérielle et non sur la personne. Elle appuie cet élément par le fait que la personne a été présentée et identifiée physiquement par le tribunal. Les avocats de la défense avaient demandé qu’il soit mis hors cause en raison de ce manquement.
Enfin Me Halimatou Camara, de la partie civile estime qu’il faut aller au fond du dossier pour permettre à chaque partie de donner sa version des faits.
Nous-y reviendrons…