Dans son discours de nouvel an prononcé le 31 décembre dernier, le président de la transition a annoncé la tenue des assises nationales intitulées «journées de vérité et de pardon».
Au sein de la classe politique guinéenne, les acteurs politiques ne comprennent pas l’opportunité d’une telle démarche.
Pour Francis Haba, président du parti UGDD, la meilleure réconciliation c’est le rétablissement de la justice. «Je pense que la meilleure façon d’aller à la réconciliation, c’est de rendre justice, faire des enquêtes», réagit-il.
«Mais si on organise les assises juste pour le faire, après dire il faut vous réconcilier, c’est déjà un problème», estime le leader de l’UGDD, avant d’exprimer des inquiétudes par rapport même au fond de ce débat sur la réconciliation.
«C’est quelque chose de façade, parce qu’au fond, on ne sait pas exactement qu’est-ce que les gens veulent. Des gens sont blessés, ils n’ont pas fait leurs deuils à travers une justice équitable. Des gens qui ont perdu injustement leurs biens sans aucune procédure administrative ni une procédure légale n’ont pas eu satisfaction ça devient compliqué», estime cet acteur politique.
Toutefois, Francis Haba n’a pas manqué de formuler des recommandations aux autorités pour traduire ses ambitions à des faits.
«Pendant le régime d’Alpha Condé, il y a eu un dossier de réconciliation nationale qui a été confié à des religieux, qui avaient travaillé sur un document, qui a touché tous les points et qui ont fait des recommandations. Ce document qui a été appuyé par les partenaires au développement, peut être actualisé et remis sur table de manière à ce que les autorités puissent s’inspirer, au lieu de perdre du temps et ça nous permettra d’aller vite», a-t-il suggéré.