La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a effectué plusieurs mois d’enquêtes préliminaires sur le dossier du présumé détournement dans lequel l’ancien premier ministre serait impliqué. Mais jusqu’à nos jours, il n’y a que des qualifications, d’après Me Seydou Diagne, l’un des avocats d’Ibrahima Kassory Fofana.
48 heures après que son client ait été interrogé par le juge de la CRIEF sur les charges retenues contre lui, Me Mohamed Seydou a fait savoir qu’il n’y a pas de faits matériels, selon ce qui a été révélé suite à l’interrogatoire.
«Le problème de l’affaire Kassory Fofana, c’est qu’il n’y a pas de preuves, des faits matériels de détournement… C’est pourquoi il n’y a pas de montant, il n’y a pas de fait de blanchiment (…), parce qu’il n’y a pas des avoirs criminels convertis dans le système bancaire guinéens. Il n’y a pas de faits d’enrichissement illicite parce qu’il n’y a pas de train de vie. Il n’y a pas une accusation pour dire que c’est lui qui m’a corrompu en étant premier ministre. Il n’y a pas de contrepartie, il n’y a pas de récompense. C’est ça le problème de la défense, du procureur et de la justice guinéenne, parce qu’il n’y a pas de faits matériels» a expliqué l’avocat.
Des sources révèlent que Kassory Fofana est actionnaire dans plusieurs sociétés en Guinée. Sur ce sujet, Me Seydou a confié à nos confrères de la radio Fim que le stade des allégations et des qualifications est dépassé.
«Nous étions dans un interrogatoire de fond. Le procureur devrait venir avec des preuves pour dire voilà le certificat d’action des sociétés minières, et il y a votre nom, expliquez-vous. On a dépassé ces choses, mais qu’est-ce que le procureur a trouvé comme indice? Pourquoi il le dit à la radio et dans un procès public ? Il n’y a pas de preuves matérielles. Donc il est temps que les pièces de conviction soient montrées à la terre entière. Sinon il faut libérer notre client et lui faire une décision de non-lieu à la fin de la procédure d’instruction», a-t-il laissé entendre.
L’avocat prévoit de faire recours à la chambre d’instruction afin que leur client recouvre sa liberté : «Dans les jours à venir, nous allons faire une nouvelle demande de liberté à la chambre de l’instruction, après on verra ce que la justice va faire. Mais ce qui est important, c’est d’être totalement blanchi. Ce qui est sûre aujourd’hui, nous sommes convaincus et nous avons la certitude que ce ne sont que des affirmations, parce qu’il n’y a aucune preuve matérielle.»