Monsieur, d’aucuns se demanderont pourquoi je vous adresse cette lettre pendant que vous n’êtes pas encore président, je leurs répond en disant que «vaut mieux prévenir que guérir.»

Monsieur, au vu de la grandeur de l’enjeu de ces très prochaines élections, je me permets de vous écrire.

Je vous transmets mes mots avec un coeur plein d’amertume, de tristesse mais aussi de peur.

D’amertume car nous regrettons notre choix du passé, de tristesse car nous en avons souffert et de peur car nous émettons encore des doutes en ce qui concerne votre intégrité, car après tout vous êtes politicien.

Si vous voyez que mes mots tournent leur regard sur vous, c’est parceque, portant leur premier regard vers le gouvernement en place, ils ont été minimisés, ignorés et rejetés.
Alors, j’ose espérer que, contrairement aux autres, vous écoutiez et preniez en considération mes propos.

Rousseau disait «Si j’étais prince ou législateur, je ne perdrais pas mon temps à dire ce qu’il faut faire, je le ferais ou je me tairais.»

Cependant, je ne perd pas de mon temps car j’ai confiance en votre sens de l’écoute.

Monsieur, entendez par mes propos les lamentations de ces mères qui, chaque matin et/ou soir font du sport obligé afin d’avoir deux ou quatre bidons d’eau, sont épuisés de cette habitude pénible.

Voyez par mes propos, l’effondrement de l’école guinéenne avec son niveau qui part de mal en pire.

Entendez par mes dires, le calvert que vivent la population en ce qui concerne leur simple déplacement: il n’y a quasiment pas de moyen de transport commun accessibles à tou.te.s.

Entendez aussi le cri de ces jeunes diplômés qui sont au chômage.

Monsieur, aujourd’hui plusieurs se veulent de ce qu’ils ne vous ont pas donné leur voix en 2010 ou 15.
Même ceux qui ne préféraient pas vous voir au pouvoir se sont tournés vers vous car en face d’un dinosaure qui a créé un clan de malhonnêtes et traîtres, l’on choisira toujours la nouveauté même si cette dernière nous rassure peu.
Vous êtes donc l’espoir de la majorité guinéenne.

Cependant, il existerait des préjugés sur votre personne. Il se dit que vous avez une main sale , bref. Moi personnellement, je me dit que chacun a droit a une seconde chance même s’il s’avère que ce la soit vrai, nous devons savoir raison garder et vous mettre à l’épreuve afin de vous permettre de vous racheter( si ces préjugés sont vrais).

D’ailleurs, les mains qui se disent être propres ont les mains et les pieds trempés dans la boue.

Monsieur, être opposant est bien beau à voir surtout quand on vous accueil et qu’on vous applaudisse comme un sauveur, mais méfiez vous de ceux qui vous applaudissent aujourd’hui car demain ils peuvent vous laisser tomber.
D’ailleurs, Monsieur, ne considérez pas cela comme étant de l’amour sincère, mais c’est de la haine du pouvoir en place qui poussent plusieurs à vous donner de la force.

Il vous reviendra de nous faire regretter notre choix du passé et de vous avoir fait attendre si longtemps.
Il vous reviendra de nous démontrer que vous avez toujours porté le bien-être du peuple guinéen à coeur.

Monsieur, l’un de vos objectifs majeurs doit impérativement être l’instauration de la cohésion sociale.
Ne donnez pas raison aux gens de la haute et basse Guinée ainsi que ceux de la forêt, soyez le président de tous les guinéen.e.s

Monsieur, la vengeance n’est pas une solution politique à envisager.
Il y aura forcément des gens de votre entourage qui vous pousseront vers une quelconque vengeance. Considérez plutôt ces personnes comme les ennemis de votre vocation et de votre réussite politique, car ils peuvent vous conduire à la dérive.

Il vous reviendra de prouver qu’il peut exister en Guinée un gouvernement qui regorge toutes les regions du pays.

Monsieur, la reconnaissance politique mettre à mort notre combat et favoriser le fiasco de nos projets politiques.

Je termine mes propos en vous proposant une devise personnelle qui est la suivant «L’écoute et considerer le peuple est le moteur de mon mandat»

A très bientôt, Monsieur le Président DIALLO.

Le Chroniqueur Guinéen Hermann Gnanga Loua.

Considérablement.