Réunis ce samedi 14 juin 2025 à l’occasion de leur assemblée générale hebdomadaire, les responsables et militants du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) ont une nouvelle fois exprimé leur colère face à la détention prolongée de leur président, Aliou Bah. Une situation qu’ils jugent inacceptable, pointant du doigt une justice perçue comme partiale, et un pouvoir accusé de favoriser « l’impunité sélective ».

Dans une déclaration sans détour, Mamadou Sadialiou Bah, militant actif du parti, a dénoncé l’inégalité de traitement entre Aliou Bah et d’autres personnalités publiques pourtant connues pour leurs dérives verbales. « Aujourd’hui, on valorise les champions en injure publique, les gens qui ont passé tout leur temps à insulter sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, un intellectuel comme Aliou Bah croupit en prison, c’est grave », a-t-il fustigé.

Évoquant nommément deux influenceurs désormais proches du CNRD, il dénonce un système à deux vitesses. « Aliou Bah ne doit pas rester en prison, ils n’ont qu’à le libérer, parce que Païkoun Sarè et Agi le King ne sont pas plus Guinéens que Aliou Bah », a-t-il martelé.

Le militant n’a pas épargné le système judiciaire, qu’il accuse d’être davantage un outil de répression qu’un véritable garant de l’État de droit. « La justice nous a montré qu’elle n’est pas équitable, elle n’est pas pour le peuple. Pour interpeller le procureur, afin de lui dire que la décision rendue n’est pas vraie, nous ne sommes pas d’accord. C’est simple, qu’ils disent la vérité à ceux qui doivent l’entendre et arrêtent la démagogie », a-t-il dénoncé.

Mamadou Bah a également lancé un appel à l’endroit des leaders religieux, les invitant à jouer leur rôle de veille morale. « Il faut que des leaders religieux rappellent à nos autorités, parce qu’ils voient tout ce qui est en train de se passer. Aliou Bah ne doit pas rester en prison, ils n’ont qu’à le libérer, parce que Païkoun Sarè et Agi le King ne sont pas plus Guinéens que Aliou Bah », a-t-il insisté.

Cette sortie du MoDeL traduit l’exaspération d’une partie de la classe politique et de l’opinion publique face à ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire et une gestion inéquitable des libertés fondamentales.