La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée ce 3 mai 2025. À cette occasion, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a adressé un message fort aux professionnels des médias.

Dans une déclaration vidéo diffusée depuis son bureau à New York à travers le monde, Guterres a rendu un vibrant hommage aux journalistes tombés sous les balles, victimes de guerres et de conflits armés.

« Dans un monde en proie aux conflits et aux divisions, la Journée mondiale de la liberté de la presse met en lumière une vérité fondamentale : la liberté des personnes dépend de la liberté de la presse. Le journalisme libre et indépendant est un bien commun essentiel. Il est l’épine dorsale de la transparence, de la justice, de l’égalité et des droits humains », a déclaré le Secrétaire général dans son message.

António Guterres a mis en garde contre les conséquences de la répression de la liberté d’informer, soulignant l’importance capitale du rôle des journalistes dans la préservation de la démocratie et de l’équilibre social.
« Sans communication, le monde sombrerait dans le chaos », a-t-il affirmé, appelant les États à respecter ce métier noble et à cesser de nuire au journalisme. « Partout, les journalistes doivent pouvoir informer librement, sans crainte ni parti pris. Lorsque les journalistes sont empêchés de faire leur travail, c’est toute la société qui en paie le prix. »

Il a également dénoncé la montée des violences contre les journalistes :
« Malheureusement, ce travail devient chaque année plus difficile. Et plus dangereux. Des journalistes sont attaqués, emprisonnés, censurés, intimidés, victimes de violences ou même tués, simplement pour avoir fait leur travail. Nous constatons une forte augmentation du nombre de journalistes tués dans les zones de conflit, en particulier à Gaza », a-t-il déploré.

Le Secrétaire général a aussi alerté sur les nouveaux défis posés par les technologies, notamment l’intelligence artificielle, les biais algorithmiques, la désinformation et les discours de haine qui menacent la liberté de la presse.
« Aujourd’hui, comme nous le rappelle le thème choisi cette année, la liberté de la presse fait face à une menace sans précédent. L’intelligence artificielle peut favoriser la liberté d’expression – ou l’étouffer. Les biais algorithmiques, les mensonges purs et simples, et les discours de haine sont autant de mines disséminées sur l’autoroute de l’information. Pour les désamorcer, rien ne vaut des informations factuellement exactes et vérifiables. »

Il a rappelé que le Pacte numérique mondial, adopté en 2024, propose des mesures concrètes pour renforcer la coopération internationale, promouvoir l’intégrité de l’information et garantir le respect dans l’espace numérique.
« L’intelligence artificielle doit être façonnée de manière à favoriser le respect des droits humains et à donner la priorité aux faits », a-t-il insisté.

Enfin, António Guterres a évoqué les Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information, qu’il a lancés l’an dernier pour encourager un écosystème médiatique plus responsable et respectueux des valeurs humaines.

« En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, engageons-nous à faire de ces objectifs une réalité et à préserver la liberté de la presse – et la presse elle-même – partout dans le monde », a-t-il conclu.