Les partis politiques membres de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD), étaient devant la presse ce mercredi 29 novembre 2023. Ils ont mis l’occasion à profit pour exprimer leur opposition à l’organisation des élections par le MATD.
Parmi ceux qui se sont exprimés sur ce sujet d’actualité au pays, figure Cellou Baldé, ancien député à l’Assemblée nationale sous la 8ème législature. Ce proche de Cellou Dalein Diallo affirme que c’est «impossible» d’obtenir un fichier électoral d’ici fin décembre 2024.
«Nous souscrivons carrément pour un fichier d’état civil moderne, cohérent et fiable, que nous puissions travailler sur le RAVEC. Mais, ce que nous ne comprenons pas et ce que nous réfutons, c’est que, nous ne pouvons pas, pour l’agenda dynamique de 24 mois, dont l’échéance pour rendre le pouvoir à des autorités civiles, légalement et légitimement établies et fixée au 31 décembre 2024, c’est une utopie de penser qu’on peut disposer d’un fichier d’état civil, duquel nous pourrions sortir un fichier électoral. Quand on sait qu’aujourd’hui dans notre pays, même les communes au niveau régional ne disposent pas de suffisamment de logistiques, de ressources humaines, de moyens à même de favoriser l’établissement d’un fichier d’état civil».
Pour le président du parti UDRP, Dr Edouard Zoutomou Pogomou, la transition n’est pas un régime, ce n’est non plus un mandat. Elle n’est pas supposée régler tous les problèmes du pays. «Une transition c’est pour corriger une anomalie».
Ce vice-président de l’ANAD soutient aussi que le manque de transparence dans le chronogramme électoral est «très apparent, même un pays comme le Gabon a fixé la date des élections deux mois après la prise du pouvoir par Brice Oligui Nguema. Ils ne sont pas allés demander un rabais (…) Alors, nous nous rendons compte qu’aujourd’hui en Guinée, au niveau de la transition, ce sont seulement de vains mots. Ce que nous vivons, la réalité devant laquelle on placera les Guinéens, ce qui est marrant, c’est la lutte de pouvoir museler tous ceux qui peuvent parler ou dénoncer. Et la dénonciation, c’est pour qu’on puisse corriger tout ce qui ne va pas. Mais malheureusement, on est dans l’esprit du musellement et tant que nous serons à ce niveau-là, nous ne pouvons pas compter sur l’équipe pour faire un changement».
Le président du mouvement nos valeurs communes (NVG), Etienne Soropogui, rappelle que la République a son propre histoire dans le cadre de l’organisation des élections. Selon cet ancien commissaire de la CENI, à l’époque, l’organisation des élections étaient belle et bien attribuée au MATD. Cependant, «les résultats tombaient avant leur proclamation. Les gens à la base défendent leurs intérêts. Ils ne sont pas capables de dignité pour servir la nation et l’intérêt public. Ils se servent eux-mêmes. On ne doit pas confier la gestion des élections à ces gens-là. Ce sera une façon de ne pas vouloir aider notre pays. Le protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance consacre qu’on doit confier l’organisation des élections à des organes neutres et impartiaux. On ne peut pas sortir de ça. Quelqu’un comme Mory Condé qui veut organiser des élections part dans une radio écoutée de tout le monde pour dire qu’Etienne Soropogui était recherché, et qu’il a fui. Il est allé jusqu’à dire que le chef de quartier a reçu une convocation à cet effet. Ce qui était totalement faux. On ne peut confier la gestion des élections à des individus comme ça. Ça ne marchera pas».