Des femmes vendeuses au Grand marché de Conakry ont été chassées de la zone, dans la nuit du lundi à mardi 29 novembre. Elles ont en outre été empêchées de prendre leurs marchandises stockées dans les différents magasins situés dans ledit marché.
«On ne s’attendait pas du tout à cela. Nous avons été vraiment surprises. C’est une dizaine de pick-up de la gendarmerie qui a fait éruption dans nos locaux hier, à 5 heure du matin, pour nous dire que Balla Samoura les a envoyé pour nous mettre dehors. Ils ont saccagé nos marmites au feux, des tailleurs ont perdu des machines, après ils ont placé des pick-up à tous les points de sortie du centre. Nous sommes venues chercher le reste de nos affaires mais on nous dit que la libanaise nous interdit tout accès, donc qu’ils ne peuvent pas ouvrir», a expliqué Mariam Kémo Traoré, gestionnaire de restaurant dans le grand marché de Conakry.
Selon cette femme, en 2020 les autorités du régime renversé avaient enlever le premier bureau de l’administration du marché pour en faire un magasin. Elles ont par la suite, «radié les vendeuses de fruits pour construire une usine et voulaient tous nous expulser par la même occasion. Nous avons bataillé à l’époque, nous sommes partis au gouvernorat. Même Balla Samoura nous avait soutenu à l’époque et il nous a rassurées qu’il n’allait jamais accepté qu’on nous expulse des lieux. Il avait même confié notre cas au colonel Bienvenu Lamah. Mais à notre fort étonnement, quand bienvenu a été arrêté, son adjoint, le lieutenant Diallo a manigancé avec ceux qui sont là et j’en suis sûre qu’ils ont réussi à corrompre Balla Samoura, pour qu’on se retrouve dans cette situation. Parce qu’il y’a quelques semaines, nous avons déposé nos documents que lieutenant Diallo nous avait demandés de fournir à son bureau. Sauf que, il ne nous a rien communiqué. Quand nous sommes allées à son bureau, il nous a fait savoir que nos dossiers sont maintenant à Mafanco. Ensuite, il nous a fourni de faux documents, dans lesquels selon lui, les libanais peuvent récupérer nos places.»
Bountou, la porte-parole des femmes dudit marché a, au nom de ses camarades, adressé un message au Colonel Mamadi Doumbouya: «Tout ce qu’on demande aujourd’hui, c’est l’aide du président de la transition. La gouverneur dit qu’il ne va pas se mêler de notre dossier parce qu’il est plus lourd qu’elle. Elle nous dit qu’elle ne connaît même pas Sakoba et que ses enfants ne veulent pas qu’elle se mêle de cette histoire. Donc tout ce qu’on demande, c’est que Mamadi Doumbouya nous aide à retrouver les trois hangars qui nous ont été attribués par l’ancien président (Alpha Condé, Ndlr). Nous avons le plein droit d’y exercer et nous avons tous des cartes qui l’attestent.»