Désormais, personne ne croira à la promesse d’un dirigeant quelconque pour aller enseigner dans un village de la Guinée.
Depuis le régime d’Alpha Condé, des jeunes guinéens ont abandonné leur famille et domicile pour aller donner cours dans les hameaux du pays. En contrepartie, on leur avaient promis, dans un premier temps, des primes conséquentes et, plus tard, un engagement à la fonction publique. À ce prix, ils se sont donnés corps et âme, pour être parmi les méritants.
Les années se sont écoulées et rien n’a été fait pour honorer ces engagements. Les autorités de l’époque ont fait fi de leurs promesses. Elles ont tourné le dos aux pauvres jeunes auxquels, elles avaient pourtant dédié leur mandat.
Avec le CNRD, toute la jeunesse a crû à la rupture avec les anciennes pratiques (les fausses promesses). C’est pourquoi, en septembre 2022, lorsque le gouvernement guinéen a annoncé le recrutement des contractuels pour combler le manque d’enseignants dans les villages, les jeunes diplômés sans emplois se sont engagés de nouveau dans le processus. Ils n’ont pas hésité un seul instant. En moins de trois (3) semaines, tous les villages avaient des enseignants.
C’est mal connaître le guinéen…
Selon nos informations, lors de ce recrutement, les autorités avaient promis 1 million 200 mille francs guinéens par contractuel et des primes, selon les zones. Malheureusement, ils n’en n’ont plus entendu parler de ce montant. En plus, il a fallu 6 mois pour qu’ils reçoivent un million après avoir menacé d’abandonner les cours. Il a fallu le 7 juin 2023 pour qu’on paie deux (2) de plus. En tout, ils n’ont reçu que les primes de trois (3) sur neuf (9). Maintenant, les cours sont terminés, personne ne sait si les autorités comptent payer ces jeunes ou non le reste de leurs salaires. Mais, on peut bien croire qu’elles ne le feront pas.
Les autorités ne cessent de parler de qualification du système éducatif guinéen. Quelle belle arnaque ! Quelles moqueries !
Nous avons tous suivi le bruit derrière les différents examens nationaux. Des moyens financiers et un tapage médiatique digne d’une campagne électorale ont été mis à profit. On parle des caméras de surveillance dans les centres, de la prestation de serment pour les surveillants et l’utilisation de la technologie QR dans les copies de l’examen. Tout ceci pour la qualification, dit-on, du système éducatif guinéen. Mais est-ce que c’est cela la qualification du système éducatif ? Est-ce que c’est pendant les examens qu’on qualifie l’éducation ?
Pour ma part, non. La qualification du système éducatif guinéen passe par la formation des enseignants, un traitement salarial (acceptable) et la fourniture du matériel didactique. Un élève bien formé n’a pas besoin de copier. Il est presque certain que tout ce qu’on lui donnera comme épreuve, il l’a déjà vu en classe.